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Le Sénégal "n'extradera jamais" un de ses ressortissants, a déclaré son Premier ministre dont les propos ont été rapportés vendredi par plusieurs médias locaux, réagissant à l'avis de recherches international contre un fils de Lamine Diack, ex-patron de l'athlétisme mondial poursuivi en France.
Lamine Diack, soupçonné d'avoir fermé les yeux sur des cas de dopage, notamment d'athlètes russes, contre de l'argent, est doublement mis en examen en France pour corruption, corruption passive et blanchiment.
Son fils, Papa Massata Diack, ex-consultant marketing de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), qui se trouverait au Sénégal, a été placé par Interpol sur sa liste des personnes les plus recherchées le 17 décembre après un mandat d'arrêt émis par la France.
"Nous n'extraderons jamais un Sénégalais. Cela n'est point un droit à l'impunité", a affirmé le Premier ministre sénégalais, Mahammad Boun Abdallah Dionne devant les députés jeudi. Ses propos ont été rapportés vendredi par plusieurs médias publics dont l'Agence de presse sénégalaise (APS).
"Nous avons une coopération judiciaire (avec la France). Cette convention va jouer et le droit sera dit", a poursuivi M. Dionne.
- Argent sale -
Papa Massata Diack s'était dit prêt, le 22 décembre, à répondre à la justice, mais au Sénégal. "Je suis citoyen sénégalais, mais pas citoyen français", avait-il dit dans une interview à la Radio Futurs médias (RFM, privée).
En réaction aux propos de M. Dionne, le Forum du justiciable, une organisation de la société civile, "exige de l'Etat du Sénégal, dès lors qu'il refuse d'extrader Papa Massata Diack, l'ouverture d'une information judiciaire", dans un communiqué publié dans la nuit de jeudi à vendredi.
L'organisation affirme qu'elle "refusera toute tentative d'étouffement de cette affaire mais également toute tentative tendant à protéger monsieur Papa Massata Diack. Seule l'ouverture d'une information judiciaire peut nous édifier sur les principaux bénéficiaires de cet argent sale".
En garde à vue à Paris début novembre, Lamine Diack, 82 ans, avait affirmé que la Russie, via le président d'alors de sa fédération d'athlétisme Valentin Balakhnichev, qui était aussi trésorier de l'IAAF, lui avait apporté une contribution d'1,5 million d'euros.
Cette somme aurait été "distribuée à des associations et des sphères d'influence" pour mobiliser contre une élection à un troisième mandat du président Abdoulaye Wade (2000-2012), ont indiqué le 18 décembre des sources proches du dossier, confirmant une information du quotidien français Le Monde.