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Du haut de onze titres mondiaux et six olympiques, il ne pouvait exister digue plus fiable que le sprinteur jamaïcain Usain Bolt face à la déferlante du dopage et de la corruption qui s'est abattue en 2015 sur l'athlétisme.
Bolt n'a certes pas revendiqué ce rôle, mais il lui revient naturellement, comme icône, depuis 2008, non seulement de l'athlétisme mondial mais du sport planétaire.
Le géant au maillot jaune s'est d'ailleurs retrouvé en première ligne quand il a fallu défaire sur la piste des Mondiaux de Pékin l'Américain Justin Gatlin , suspendu cinq ans au total pour deux contrôles positifs, dont le deuxième à la testostérone.
Mais l'icône a refusé le titre de "sauveur" que le grand public, soulagé par les défaites du "méchant", lui a décerné sans conteste.
"Avant tout, je cours pour moi-même. Les gens disent que je dois gagner pour la crédibilité de ce sport, mais il y a beaucoup d'autres athlètes qui sont +propres+. Je pense que c'est la responsabilité de tous les athlètes d'aider notre sport et de montrer qu'on peut arriver loin sans dopage", avait expliqué la "Foudre", devenu paratonnerre, à la veille de l'ouverture des Mondiaux.
- Un devoir collectif -
Le devoir accompli, plutôt trois fois qu'une (100, 200 et relais 4x100 m), le +bon+ Bolt ne s'était pas départi de sa retenue. "Est-ce que je suis le sauveur de l'athlétisme? Ce n'est pas à moi de le dire. Moi, je suis juste venu ici pour enrichir ma légende, gagner et continuer ma série en grands championnats".
Néanmoins, en direction des plus jeunes, Bolt avait insisté sur l'exemplarité. "Je veux juste leur dire qu'il est possible de réussir, de gagner des courses à force de conviction et de travail dur. Moi, je me pousse tous les jours. J'ai un bon coach, je crois que c'est juste une question d'éducation. Je le fais depuis des années, je me concentre là-dessus et c'est tout".
Nouveau président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), le Britannique Sebastian Coe appréhende l'athlétisme comme "autant de sports qu'il y a de disciplines".
La retraite de Bolt après les JO-2016 de Rio ou, au plus tard, les Championnats du monde 2017 à Londres, ne marquera pas la fin de l'athlétisme.
"Nous devons nous assurer de promouvoir les autres grands compétiteurs. Nous devons soutenir commercialement les athlètes qui ont des capacités exceptionnelles. C'est le cas de David Rudisha (800 m), de Valerie Adams (poids), de Bohdan Bondarenko (hauteur) ou de Blanka Vlasic (hauteur), entre autres", avait estimé avant son élection Lord Coe, double champion olympique du 1500 m (1980/1984), dans un entretien avec l'AFP en février dernier.
- Eaton, la synthèse -
Dans sa liste des grands champions, Coe n'avait pas cité l'Américain Ashton Eaton , champion olympique et du monde du décathlon, la discipline qui offre la synthèse de l'athlétisme, et résume idéalement la devise olympique (Citius, altius, fortius; plus vite, plus haut, plus fort).
Le costaud de l'Oregon a profité de la scène pékinoise pour porter son record du monde à 9.045 points. Et il a ainsi été préféré à Bolt, quintuple lauréat, pour le titre de champion de l'année.
Chez les dames, l'Ethiopienne Genzebe Dibaba , qui a successivement battu le record du monde du 1.500 m et remporté l'or mondial sur la distance, a elle devancé la sprinteuse néerlandaise Dafne Schippers .
Autant de noms pour continuer à croire que les sommets ne sont pas inaccessibles aux athlètes +propres+.