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© AFP/Alexander Joe
L'athlète paralympique sud-africain Oscar Pistorius
le 21 février 2013 à la Cour de Prétoria
Pour l'athlète paralympique sud-africain Oscar Pistorius , accusé du meurtre de sa petite amie, comme pour l'ex-footballeur américain OJ Simpson, acquitté en 1995 de l'assassinat de sa femme, des failles de l'accusation profitent à la défense. Eléments comparés.
Des enquêteurs décrédibilisés
- Dans l'affaire Pistorius, le chef enquêteur Hilton Botha est sous le coup d'une inculpation pour sept tentatives de meurtre, après avoir tiré en 2009 sur un taxi collectif pour le forcer à s'arrêter, alors qu'il était ivre.
- Pour OJ Simpson, le policier de Los Angeles Mark Fuhrman, qui avait trouvé, juste après le crime, au domicile du sportif noir, un gant ensanglanté accablant pour l'accusé, avait tenu des propos racistes violents par le passé, qu'il a niés sous serment, ce qui lui a valu une inculpation pour parjure. Au procès, il avait invoqué le 5e amendement pour refuser de témoigner.
Une défense brillante au service de célébrités
- Pistorius bénéficie d'un des meilleurs avocats d'Afrique du Sud, Barry Roux, qui a réussi à faire admettre au chef des enquêteurs que l'alibi de l'accusé semblait "cohérent" et que l'enquête "aurait pu être mieux menée".
- La défense d'OJ Simpson aurait coûté entre trois et six millions de dollars, selon les estimations. Elle s'est dotée de spécialistes de l'ADN qui ont réussi à discréditer les analyses génétiques accablantes pour l'accusé.
La faiblesse des témoignages clés
- Dans l'affaire Pistorius, un témoin dit avoir "entendu des propos qui ressemblaient à une dispute ininterrompue entre 2 et 3 heures du matin", mais il habite à plus de 300 mètres de la maison de l'accusé. Un autre témoin fait état de cinq ou six tirs alors que la police affirme que Pistorius n'a tiré que quatre fois.
- Jill Shively, une voisine de la victime, a dit avoir vu Simpson partir rapidement du lieu du crime le soir du meurtre. Jose Camacho, vendeur de couteaux, a révélé avoir vendu un couteau de 380 mm à Simpson trois semaines avant le meurtre. Mais les deux témoins, qui avaient vendu leurs histoires à la presse, n'ont jamais été présentés au procès.
Des preuves déficientes
© AFP/Issac Brekken
OJ Simpson (à gauche) et son avocat à la Cour de Las Vegas le 5 décembre 2008
- Dans l'affaire Pistorius, la défense affirme que "les preuves ne montrent (...) pas que l'accusé a commis un meurtre". Les enquêteurs n'ont pas porté de patins aux pieds pour marcher sur la scène du crime, n'ont pas vérifié les appels de l'accusé, qui prétend pourtant avoir appelé les services d'urgence, et n'ont pas vu qu'une douille était tombée dans les toilettes. Pistorius, décrit comme un être aux comportements violents et grand amateur d'armes, serait poursuivi pour détention illégale de munitions de calibre 38. Mais la police n'a pas vérifié à qui appartenaient ces munitions, qui seraient celles de son père, selon la défense.
- L'avocat de Simpson a montré que les analyses ADN accablantes n'étaient pas fiables car les échantillons de sang avaient été manipulés sans précaution. Une policière scientifique avait conservé un échantillon toute la journée dans sa poche avant de le remettre à un laboratoire, qui avait deux erreurs à son actif. Le gant de cuir portant le sang de la victime était trop petit pour l'accusé. "S'il ne va pas, vous devez l'acquitter", avait déclaré l'avocat, même si l'accusation estimait que le cuir avait rétréci sous l'effet du sang et du froid.