Happy Birthday : |
© AFP/Stephane de Sakutin
Oscar Pistorius
quitte le tribunal, le 15 février 2013 à Pretoria, en Afrique du Sud
L'athlète paralympique sud-africain Oscar Pistorius , accusé de meurtre, passait samedi son troisième jour en détention, préparant sa défense, tandis que les téléspectateurs devaient découvrir les images de sa petite amie dans une émission de télé-réalité tournée avant sa mort.
La saison 5 de "Tropika Island of Treasure" sera diffusée en prime-time sur la première chaîne télévision publique qui s'attend à une audience supérieure aux 2,5 à 3 millions de téléspectateurs habituels. SABC1 a obtenu l'accord de la famille, soucieuse que "tout le monde puisse voir leur fille".
Reeva Steenkamp, la top-modèle de 29 ans que Pistorius fréquentait depuis novembre, abattue chez lui avec un pistolet 9mm le jour de la Saint-Valentin, est l'une des sept "célébrités" figurant au casting.
Le jour du drame, elle aurait été tuée alors qu'elle était aux toilettes, selon le quotidien afrikaner Beeld, qui indiquait déjà vendredi que Pistorius avait tiré à travers la porte de la salle de bains, une information non confirmée à ce stade.
La police dont les investigations se poursuivaient samedi dans la maison de Pistorius, aurait saisi la porte de la salle de bains comme pièce à conviction, selon Beeld.
© AFP/Stephane de Sakutin
Oscar Pistorius
quitte le tribunal, le 15 février 2013 à Pretoria, en Afrique du Sud
Ce journal affirme également que lorsque les vigiles de la résidence sont arrivés, "Reeva Steenkamp respirait encore tandis qu' Oscar Pistorius la transportait dans ses bras pour chercher de l'aide".
Il "lui a fait du bouche-à-bouche dans une ultime tentative de la sauver, mais en vain", écrit le quotidien.
Vendredi, la famille et l'agent de Pistorius avaient diffusé un communiqué disant: "Ce prétendu meurtre est contesté dans les termes les plus vifs".
"Une grande déception"
La défense aura cependant fort à faire pour prouver "les circonstances exceptionnelles" justifiant un régime de liberté surveillée pour Pistorius qui sera demandée à la reprise de l'audience mardi et mercredi.
Face à lui, l'accusation sera incarnée par un membre du parquet de très haut calibre, Gerrie Nel, connu pour avoir envoyé derrière les barreaux en 2011 l'ancien patron d'Interpol et ex-chef de la police nationale, Jackie Selebi, pour corruption.
Selon le parquet, il y a eu "meurtre avec préméditation".
Autorisé à recevoir des visites dans sa cellule du commissariat de Brooklyn, un quartier de Pretoria où il a été transféré, il attendait ce samedi celle de sa famille et de ses avocats, a précisé à l'AFP Peter van Zyl, son agent.
© AFP/Claire Price
Cette capture d'écran d'AFP TV montre Oscar Pistorius
(d) regardant son père au moment de sa sortie du tribunal, le 15 février 2013
Une source policière a précisé samedi matin qu'il "avait bien dormi" et que "tout allait bien".
Pistorius, indéboulonnable au hit-parade des Sud-Africains les plus aimés de ses compatriotes dans un pays à l'histoire douloureuse et ayant terriblement besoin de ses héros, était apparu brisé, en larmes, vendredi lors de sa première comparution devant la justice qui l'a formellement inculpé du meurtre de Reeva.
La police a établi que l'arme du crime appartenait à Pistorius, seul suspect dans cette affaire passible de la prison pouvant aller jusqu'à la perpétuité.
Le coureur est une source d'inspiration pour des millions de fans dans le monde en raison de son parcours exceptionnel qui l'a mené du handicap à la naissance jusqu'aux plus hautes marches des podiums handisports et sur la ligne des valides aux JO 2012.
Parallèlement à l'audience mardi, les obsèques de Reeva auront lieu à Port Elizabeth (sud) où vit sa famille et où elle sera incinérée, selon les médias sud-africains.
Le coureur a beau jeu de rejeter en bloc l'accusation, alors que de nombreux fans sud-africains, partagés entre stupeur et désarroi, refusent de croire au meurtre.
Le procès devra cependant expliquer pourquoi Pistorius, impliqué dans plusieurs incidents témoignant d'un tempérament caractériel, a pu conserver, en contradiction avec la législation, son port d'armes.
Selon Beeld, il avait une licence pour son pistolet Taurus 9mm et avait fait la demande pour le port de sept autre pistolets, dont un semi-automatique 223.
"Pour le moment, je suis en état de choc", a déclaré à l'AFP Lunga Mubuza, 18 ans, à Pretoria, où réside l'athlète. "C'était un modèle pour moi, je voulais devenir comme lui un jour. Maintenant, c'est une grande déception", a-t-il dit.
"Toute action a une conséquence, alors s'il l'a tuée, il doit payer pour ce meurtre", soulignait une passante, Charntel Paile, interrogée vendredi par l'AFP.
"C'est un choc terrible pour tout le monde", a également estimé Quentin Smith. "J'ai eu la chair de poule quand j'ai entendu la nouvelle à la radio".
Et Linda, 69 ans, d'ajouter: "Il faut comprendre, notre pays a besoin de héros. On en a besoin. On a déjà tellement mauvaise presse".