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L'empereur de la perche Renaud Lavillenie , pour la 4e fois de suite champion d'Europe en salle samedi à Prague, avec 6,04 m, a été le seul à rivaliser dans la O2 Arena au niveau de l'ambiance générée, avec Pavel Maslak , le roi du 400 m.
Après avoir débuté le concours à 5,75 m, le champion olympique et détenteur du record du monde (6,16 m) s'est déjà assuré du titre en franchissant 5,90 m.
Puis, attaché aux chiffres et à la densité d'un palmarès, le perchiste de poche a franchi au second essai 6,04 m, record de la manifestation.
A cette hauteur, le Russe Aleksandr Gripich et le Polonais Piotr Lisek n'étaient déjà plus dans sa sphère, ayant décroché à 5,90 m. Déjà contents d'avoir assuré l'essentiel à 5,85 m pour glaner respectivement l'argent et le bronze.
Avec une mention au Polonais: eu égard à son âge (22 ans) et à la manière dont il a manqué la barre de 5,90 m, le costaud de Szczecin paraît en mesure de franchir cet été les 6 mètres.
Lavillenie, lui, était déjà en orbite pour une nouvelle marque planétaire. A 6,17 m, il a donné l'illusion de pouvoir s?affranchir de la barre.
- Passion de cadet -
"Le plus important, c'est qu'à presque 29 ans Renaud est encore aussi passionné de son sport qu'à 14 ans", a souligné son entraîneur Philippe d'Encausse.
Et d'expliquer: "Il a une vie facile, il pourrait faire plein de choses, se ménager, passer du bon temps. Mais il est dans le même état d'esprit que s'il était cadet. C'est à dire que si ça ne se passe pas bien dans le prochain concours, il va jeter les perches par terre".
Le Charentais de naissance a ainsi enchaîné cette saison son cinquième concours à 6 mètres et plus. Et pour cette dernière hivernale, il a porté à 14 le nombre de sauts à au moins 6 mètres réussis dans sa carrière.
Depuis 2009 et son premier titre continental à Turin, Renaud Lavillenie est invaincu sur le Vieux-continent en grandes compétitions. Il a été également champion d'Europe en plein air à Barcelone (2010), Helsinki (2012) et Zurich (2014).
Frère cadet du dominateur de la discipline, Valentin Lavillenie a pris la 6e place avec 5,65 m.
Pourtant le désormais septuple champion d'Europe refuse de banaliser cette domination outrancière. "On n'a pas l'occasion d'avoir des +Marseillaise+ tous les week-ends. C'est toujours un plaisir, une motivation de venir sur un championnat pour aller chercher un titre, une médaille, un record", a-t-il répété depuis son arrivée dans la capitale tchèque.
Il a évoqué cette "impatience de sauter pour continuer à écrire (son) histoire et puis à écrire aussi un peu l'histoire de la perche européenne".
Après le triplé historique du 60 m haies la veille, Renaud Lavillenie a rempli à lui seul la journée tricolore.
- Lesueur à la peine -
En effet, Eloyse Lesueur , championne du monde en salle il y a un an à Sopot (Pologne), a pris seulement la 5e place avec 6,73 m. Loin de la Serbe Ivana Spanovic , au-dessus du lot (6,98 m).
La Francilienne a changé de technique cet hiver (passage du ciseau simple au double) pour, dans l'optique des JO de Rio en 2016, sauter encore plus loin. Il lui faut le temps de l'apprentissage.
En conduisant les deux tours du 400 m de bout en bout, Maslak (45.33), tenant du titre et fort du meilleur chrono mondial de la saison (45.24), a fait délirer le public. Il a devancé de 92/100e Dylan Borlée, le dernier de la cuvée familiale (après Kevin, Jonathan et Olivia), entraînée par Jacques, le père.