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L'Américain Ashton Eaton , à une seconde d'établir un nouveau record du monde de l'heptathlon, a confirmé qu'il était le seigneur des athlètes, une caste où le Britannique Richard Kilty s'est invité avec gourmandise en remportant le 60 m des Mondiaux en salle de Sopot samedi.
Deux visages, deux champions du monde, mais deux trajectoires totalement contraires.
A 26 ans, Ashton Eaton , que d'aucuns considèrent comme le meilleur athlète de tous les temps dans les épreuves combinées, a fait étalage de toute sa classe durant ces Mondiaux.
Avec neuf points d'avance à l'amorce de l'ultime concours, le 1000 m, Eaton avait les cartes en mains pour améliorer sa propre marque planétaire (6.645 pts lors des Mondiaux d'Istanbul 2012).
Mais pour 1 seconde et 18/100e, le champion olympique du décathlon a finalement échoué dans sa tentative (6.632 pts).
"Je suis à la fois heureux de la victoire et déçu de ne pas battre le record du monde. Je n'étais pas tout seul sur la piste, avec tout le soutien du public, mais je ne suis pas un robot", a confié Eaton, drapé dans la bannière étoilée avec le regard triste de celui qui vient de passer à côté d'un nouveau moment d'histoire, et accessoirement de 50.000 dollars de prime offerte par l'IAAF pour tout record du monde.
Deux heures plus tard, Richard Kilty a lui déboulé à la table du festin, sans prévenir.
L'ancien protégé de Linford Christie , aujourd'hui âgé de 24 ans et sous la férule de la fédération britannique, s'est comporté comme l'invité de dernière minute qui dévore le repas qu'on lui offre.
Le Britannique a en effet été sélectionné il y a deux semaines en raison du forfait sur blessure de son compatriote James Dasaolu , détenteur de la meilleure performance mondiale de la saison (6.47).
- 'En position d'outsider' -
"Je suis abasourdi. Même hier, on me disait que je devais déjà être content de me trouver là, en position d'outsider. Personne ne me voyait comme favori, donc je leur ai montré qu'ils avaient tort. C'est une grosse compensation pour ces quatre dernières années, où je n'étais pas sélectionné dans l'équipe nationale", a confié Kilty, habillé pour l'hiver avec cette médaille d'or.
A la table des grands champions, Valerie Adams occupe elle et depuis un moment toute sa place.
Forte de son 44e succès de suite, la Néo-Zélandaise est, avec Eaton et le Brésilien Mauro Vinicius Da Silva à la longueur, la 3e et dernière athlète du jour à avoir réussi à conserver son titre mondial acquis deux ans plus tôt à Istanbul.
"Je suis très heureuse de ce 3e titre mondial en salle, j'adore ma vie !", s'est réjouit la pétillante athlète, qui avait pourtant été opérée à une cheville durant l'hiver.
L'Australienne Sally Pearson a elle manqué son rendez-vous, perdant son titre sur 60 m haies après avoir fait la course en tête durant les 50 premiers mètres.
Mais le finish de l'Américaine Nia Ali a eu raison d'elle (7.80 contre 7.85).
La Française Cindy Billaud termine à la 4e place, concrétisant une belle montée en puissance depuis 18 mois (7.89).
Au triple saut, la Russe Ekaterina Koneva est venue à bout de l'Ukrainienne Olha Saladukha pour un petit centimètre qui change tout (14,46 contre 14,45 m).
La hauteur dames a offert non pas une, mais deux championnes du monde, avec la Russe Maria Kuchina et la Polonaise Kamila Licwinko, inséparables aux essais à 2,00 m.
En l'absence de Renaud Lavillenie , blessé le 15 février au soir de ses 6,16 m à Donetsk, le Grec Konstadinos Filippidis s'est offert le premier grand titre de sa carrière en raflant l'or au saut à la perche avec 5,80 m.
Dimanche, pour la dernière journée des Mondiaux, le 60 m dames et le 60 m haies messieurs seront les affiches à suivre.
Sur les haies, les Français Pascal Martinot-Lagarde et Darien Garfield -017375.html' >Garfield Darien pourraient bien offrir à la France ses seules médailles de ces Mondiaux.