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© AFP/Bertrand Guay
Le Kényan Ezekiel Kemboi
lors du meeting de Paris, le 6 juillet 2013 à Saint-Denis
Le Kenya devra composer sans David Rudisha , le joyau du 800 m, aux Mondiaux de Moscou qui débutent samedi, mais peut compter sur ses coureurs de fond et demi-fond, probablement les plus talentueux au monde, pour faire briller son blason.
Sans Rudisha, forfait pour une blessure au genou, les responsables kényans se veulent rassurants mais l'inquiétude pointe: il sera sans doute difficile pour ce pays de l'Afrique de l'Est, habitué des honneurs en athlétisme, de réditer le coup de Daegu, lors des précédents Mondiaux, avec 17 médailles dont 7 en or.
"Nous allons connaître une situation délicate. Nous avons déjà perdu trois de nos champions du monde en titre avec Vivian Cheruiyot , sacrée sur 5000 et 10.000 m, Abel Kirui , double tenant du titre du marathon, et maintenant David Rudisha ", reconnaît Sammy Rono, le patron de la sélection kényane.
Mais Rono croit tout de même que la sélection de 48 athlètes, savant mélange de jeunes et d'athlètes expérimentés, saura se sublimer.
Sans Rudisha, athlète de l'année 2010, le Kenya peut espérer voir ses couleurs portées avec brio par Ezekiel Kemboi , même si le steepler de poche a été rappelé à l'ordre par sa fédération car il n'a pas voyagé avec le reste de l'équipe.
Le steeple, spécialité kényane
Double champion du monde et champion olympique en titre du 3000 m steeple, Kemboi, 31 ans,a de nouveau impressionné début juillet à Paris, en semblant attendre le Français Mahiédine Mekhissi, son ami, pour l'aider à battre le record d'Europe de la discipline.
Cela ne l'a pas empêché de croquer le chrono, avec un 7 min 59 sec 03/100e synonyme de meilleure performance mondiale de la saison.
Si Kemboi était de nouveau sacré à Moscou, il deviendrait le premier Kényan de l'histoire à remporter trois fois de suite le titre mondial de la discipline, chasse gardée nationale.
Depuis la création des Mondiaux d'athlétisme, en 13 éditions, le titre n'a échappé que quatre fois aux Kényans.
Au tout début, en 1983 et 1987 avec les victoires de l'Allemand Patrick Ilg et de l'Italien Francesco Panetta . Et plus récemment en 2003 et 2005, avec le Qatari né au Kenya Saif Saaeed Shaheen, vainqueur à chaque fois devant... Kemboi.
Outre Kemboi, le Kenya comptera en outre sur sa nouvelle pépite Conseslus Kipruto. Car le Kenya a cela d'extraordinaire qu'un talent peut en cacher un autre. A 18 ans et demi, Kipruto, champion du monde juniors, est l'actuel 3e performeur mondial de la discipline.
Kiprop et Kiplagat revanchards
En dehors du steeple, le pays comptera sur le 1500 m, avec le retour aux affaires du champion du monde en titre Asbel Kiprop et de son dauphin Silas Kiplagat.
© AFP/Jean-Christophe Magnenet
Le Kényan Asbel Kiprop lors de sa victoire sur 1500 m au meeting de Monaco, le 19 juillet 2013
Tous deux avaient manqué Londres. Le premier car il n'entrait pas dans les petits papiers des sélectionneurs. Le second pour avoir échoué à la 7e place de la finale, loin des attentes. Tous deux n'auront que revanche en tête.
Le longiligne Kiprop (1,90 m/62 kg) a d'ailleurs rafraîchi les listes du 1500 m, en réalisant 3 min 27 sec 72 le 19 juillet à Monaco: la 4e performance de l'histoire et le meilleur chrono depuis les 3 min 26 sec 34 de l'Américain d'origine kényane Bernard Lagat , le 24 août 2001 à Bruxelles, à seulement 34/100 du record planétaire du Marocain Hicham El Guerrouj , vieux de 15 ans.
Chez les dames, la championne du monde du marathon Edna Kiplagat sera bien au rendez-vous, avec bien entendu pour objectif de conserver sa couronne.
Vu ce réservoir sans fond, et malgré l'absence de Rudisha, le superbe hymne kényan devrait donc retentir à plusieurs reprises dans le stade Luzhniki...