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A cinq mois des jeux Olympiques de Rio, le perchiste Renaud Lavillenie a écoeuré la concurrence et effacé sa désillusion des Championnats du monde 2015 de Pékin en écrasant de sa classe les Mondiaux-2016 en salle, jeudi à Portland.
En deux sauts, le phénomène Lavillenie a retrouvé sa place au sommet de la perche mondiale.
Après deux heures d'attente, pendant que ses rivaux s'escrimaient pour atteindre 5,75 m, le champion olympique 2012 les a assommés en franchissant 5,75 m à sa première tentative.
Ils n'étaient déjà plus que cinq à pouvoir le suivre, dont Shawn Barber , le champion du monde 2015 entré en janvier dans le club fermé des perchistes à 6 m.
Mais pendant que le Canadien aux chaussettes vertes, Saint-Patrick oblige, échouait deux fois à 5,80 m, puis une fois à 5,85 m, Lavillenie assurait sa victoire avec une barre à 5,90 m dès son premier essai.
Il ne restait alors plus que l'Américain Sam Kendricks pour le titiller, mais malgré le soutien des 7000 spectateurs du Centre des congrès de Portland, il a dû se contenter de 5,80 m et de la médaille d'argent.
- Frayeur dans la fosse -
Assuré de son deuxième titre mondial en salle, Lavillenie a fait le show lors de cette première soirée réservée exclusivement aux concours de perche et s'est offert un énième record, celui des Championnats du monde indoor, à 6,02 m à son premier essai.
Il a ensuite tenté d'améliorer son record du monde (6,16 m en 2014) avec une barre à 6,17 m, mais sans succès avec une grosse frayeur à sa deuxième tentative où il est retombé dans la fosse.
"Ce n'est pas grave, je ne me suis pas fait mal", a insisté, tout sourire, Lavillenie qui a tout gagné sur les sautoirs du monde entier sauf un titre mondial en plein-air.
"Je suis super content, cela fait depuis le lendemain des Mondiaux-2015 de Pékin que je pense à ce Championnat, il fallait que je me rattrape ici, pour montrer que ce j'avais fait à Pékin était une énorme boulette (3e, NDLR) et que j'étais encore là", a-t-il relevé.
La saison en salle avait pourtant mal débuté avec quelques pépins physiques (gêne à un genou) et des concours décevants, mais il finit l'hiver avec un titre mondial et trois sauts à plus de six mètres.
"Ce qu'il fait semble facile, mais cela n'a rien de facile: la saison était partie bizarrement, mais quand il saute à son niveau, il est difficile à aller chercher", a souligné son entraîneur Philippe d'Encausse.
- "Une petite couche" avant Rio -
"Ce qui est bien en perche, à la différence des autres disciplines, c'est que quand on gagne les Championnats du Monde en salle, on a la même composition que la finale de Rio, personne ne fait l'impasse pour préparer Rio, c'est bien de gagner et d'en mettre une petite couche", a-t-il poursuivi.
Après deux semaines de repos, Lavillenie va reprendre sa préparation des JO-2016 avec un stage à San Diego (Californie).
"Ce n'est pas parce que j'ai gagné ici que je serai champion olympique cet été, je serai le seul champion olympique à sauter, cela joue en ma faveur, mais on a vu que les mecs sont bons, il ne faut pas se reposer", a-t-il prévenu.
Le titre féminin est revenu à l'Américaine Jenn Suhr, championne olympique 2012 qui a amélioré en janvier son record du monde en salle à 5,03 m: elle s'est imposée jeudi avec une barre à 4,90 m, devant sa compatriote Sandi Morris (4,85 m) et la Grecque Ekaterini Stefanidi (4,80 m).