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Avec les suspensions provisoires de deux sprinteuses kényanes en plein Mondiaux d'athlétisme de Pékin, la Fédération internationale (IAAF) réaffirme son intransigeance au sujet de la lutte contre le dopage, dans un climat tourmenté.
Le Kenya était dans l'oeil du cyclone depuis les révélations de la presse concernant la facilité avec laquelle les produits dopants circulent dans le pays.
Ces dernières années, 35 athlètes kényans ont ainsi été pris par la patrouille, jetant un voile sombre sur les performances des coureurs des hauts plateaux sur les épreuves de longues distances.
L'annonce des suspensions provisoires des sprinteuses Koki Manunga et Joyce Zakary vient prouver que d'autres disciplines sont malheureusement touchées.
"Les athlètes Koki Manunga et Joyce Zakary ont accepté la suspension provisoire à la suite des contrôles effectués les 20 et 21 août, respectivement", a expliqué l'IAAF dans un communiqué.
L'IAAF précise que les athlètes ont été contrôlées positives à l'issue "de tests ciblés menés à l'hôtel des athlètes avant la compétition".
Cette brève communication, en particulier sur la façon dont les Kényanes ont été prises en faute, est un signe fort envoyé par l'instance, dont l'engagement dans la lutte antidopage a été récemment mis en doute, avec des suspicions notamment de corruption pour couvrir des cas en Russie.
Zakary (400 m) et Manunga (400 m haies) étaient les deux athlètes leaders du Kenya dans le domaine du sprint.
Ironiquement, l'officialisation de ces deux cas est intervenue au moment où, sur le podium, le Kényan Nicholas Bett recevait sa médaille d'or gagnée mardi sur le 400 m haies.
- Un sujet sensible -
Selon SportNewsArena.com, un site d'informations sur l'athlétisme kényan, Zakary et Manunga "ont été contrôlées positives à un produit masquant pour une substance inconnue, probablement de la nandrolone, et auraient été informées des résultats quelques heures avant que le Kenya ne gagne la première médaille mondiale de son histoire sur 400 m haies avec Nicholas Bett (vainqueur)" mardi.
Lundi, lors des séries du 400 m, Zakary avait gagné sa place pour les demi-finales en 50 sec 71/100e, nouveau record national.
Mais elle n'avait pas pris le départ des demi-finales, le lendemain mardi.
Manunga avait elle échoué à se qualifier lors des séries du 400 m haies dimanche, avec un chrono (58.96) très éloigné de son record personnel (55.82), nouveau record du Kenya établi le 11 juillet dernier à Nairobi.
Logiquement, le dopage va revenir sur le devant de la scène à Pékin, alors que le principal rendez-vous athlétique bat son plein jusqu'à la fin de semaine.
Depuis 15 ans, l'athlétisme a fourni la preuve de sa volonté de combattre les tricheurs. Marion Jones , Justin Gatlin , Tyson Gay , Asafa Powell sont parmi les très grands noms de l'athlétisme à avoir été rattrapés par des contrôles positifs.
Mais le sujet reste sensible et d'actualité: sur l'ensemble des épreuves, 50 athlètes déjà condamnés pour dopage auront pu s'aligner au départ des épreuves de Pékin. C'est beaucoup et très peu à la fois, au regard des 1935 participants (2,6%).
Dimanche, la famille de l'athlétisme avait poussé un grand ouf de soulagement en voyant le Jamaïcain Usain Bolt remporter le 100 m, devant l'Américain Justin Gatlin , suspendu à deux reprises pour dopage.
Les deux hommes vont encore se mesurer à l'occasion du 200 m (demi-finales mecredi, finale jeudi), avec là encore l'idée que c'est bien plus qu'une course de sprint qui se joue.