Happy Birthday : |
Le duel annoncé en sprint entre Bolt et Gatlin, et les espoirs français portés par Renaud Lavillenie à la perche ne pourront empêcher l'ombre du dopage de planer sur les Mondiaux d'athlétisme de Pékin, qui débutent samedi jusqu'au 30 août.
Reportages dénonçant des pratiques douteuses en Russie et au Kenya, questions autour de l'action de la Fédération internationale (IAAF) dans ce domaine, présence d'athlètes au passé douteux: tous les ingrédients sont réunis pour une édition sulfureuse, la quinzième du grand rendez-vous athlétique depuis 1983.
C'est à croire que, justement, il ne faut plus croire en rien. Les récents scandales ont ébranlé comme rarement le monde de l'athlétisme, à un an des jeux Olympiques de Rio.
Ce sport, et ceux qui le pratiquement honnêtement s'en trouvent démunis.
A Pékin, ils seront 50 athlètes déjà condamnés pour dopage à s'aligner. C'est beaucoup et très peu en même temps, au regard des 1935 participants attendus (2,6%).
Depuis 15 ans, l'athlétisme a fourni la preuve de sa volonté de combattre les tricheurs. Marion Jones , Justin Gatlin , Tyson Gay , Asafa Powell , sont parmi les très grands noms de l'athlétisme à avoir été rattrapés par des contrôles positifs.
Mais l'ambiance est lourde. Justement parce que, par exemple, Gatlin, Gay et Powell seront bien présents en Chine.
Sans parler de Mo Farah , le fondeur Britannique dont l'entraîneur est sous le coup d'une double enquête.
- Le feuilleton Bolt-Gatlin -
Dès lors, le duel entre la légende Usain Bolt et l'Américain Gatlin n'est plus seulement le combat entre le meilleur sprinteur de l'histoire et le meilleur de ces deux dernières années.
C'est celui d'un athlétisme qui n'a pas triché, jusqu'à preuve du contraire, face à un athlétisme victime des failles du système répressif antidopage.
Les questions éclateront inévitablement dès le premier week-end de compétition, où le 100 m messieurs phagocytera l'attention médiatique.
Quel image l'athlétisme véhiculera-t-il dimanche, si Gatlin, suspendu cinq ans dans sa carrière, condamné à deux reprises, prive Bolt d'un nouveau sacre mondial aux alentours de 15h15 françaises (21h15 locales) ?
Le traumatisme pourrait être profond.
Du haut de ses 33 ans, Gatlin s'avance en favori, fort de chronos (9.74 sur 100 m, 19.57 sur 200 m) plus rapides qu'à époque où il se dopait. Mais Bolt est le roi du Jour J.
Après quasiment deux saisons blanches, le Jamaïcain promet de se battre.
Sa présence en Chine ne signifie qu'une chose: il croit en ses chances. Car la légende n'aurait aucun intérêt à égratigner son image en étant battu par un double suspendu.
Bolt contre Gatlin, ce sera à suivre samedi pour les séries du 100 m, dimanche pour la finale, puis mardi, mercredi et jeudi pour le 200 m: un vrai feuilleton.
-Lavillenie pour une première-
Côté français, la délégation tricolore fera porter tout le poids de ses ambitions sur les épaules de Renaud Lavillenie , son Napoléon de perchiste.
Le voilà à un des tournants de sa carrière, lui qui n'a jamais conquis le titre mondial en plein air, le seul trophée qui manque à son immense palmarès.
A 28 ans, le recordman du monde et champion olympique aura sans aucun doute d'autres occasions de se rattraper s'il venait à échouer dans le Nid d'Oiseau, le stade qui a accueilli les épreuves d'athlétisme lors des JO-2008.
Mais il l'aurait certainement mauvaise.
Sans parler de malédiction, force est de constater que le Français butte pour le moment lors des Mondiaux. Troisième en 2011, deuxième en 2013, la logique et son insolente domination sur la discipline depuis quatre ans voudraient que l'or soit au bout du chemin.
Il n'y aura sans doute pas beaucoup d'autres occasions de récolter ce précieux métal pour les Français. Les Bleus suivront avec attention Jimmy Vicaut et Christophe Lemaitre en sprint, les hurdleurs Pascal Martinot-Lagarde , Darien Garfield -017375.html' >Garfield Darien et Dimitri Bascou, Pierre-Ambroise Bosse sur 800 m et les lanceuses Mélina Robert-Michon (disque) et Alexandra Tavernier (marteau). Et puis les relais peuvent toujours surprendre.
L'hécatombe qui touche les meilleurs Français fait peine à voir: Mahiedine Mekhissi (3000 m steeple), Eloyse Lesueur (longueur) Teddy Tamgho , tenant du titre au triple saut, Yohan Diniz (marche) ou encore Kévin Mayer (décathlon) sont autant d'athlètes qui auraient pu prétendre au podium en Chine.
A d'autres de rêver à leur place. En toute transparence.