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Rien ne sert de courir, il faut partir à point: le Kenyan Mark Korir a magistralement appliqué cet adage pour remporter dimanche le Marathon de Paris, son premier succès d'envergure sur cette distance, à 30 ans.
"Quand j'ai vu les autres accélérer entre le 25e et le 30e kilomètres, je suis resté dans mon rythme, sans chercher à les suivre", a confié le Kenyan, vainqueur avec la tête et les jambes.
En 2 heures 05 minutes et 49 secondes, Korir a réalisé une exceptionnelle performance.
D'abord parce qu'il n'est que le cinquième coureur de l'histoire à briser la barre des 2h06 sur l'exigeant parcours parisien.
Avant lui, seuls l'Ethiopien Kenenisa Bekele l'an dernier (2h05:04., record de l'épreuve), et les Kenyans Peter Some en 2013 (2h05:37.), Stanley Biwott en 2012 (2h05:10.) et Vincent Kipruto en 2009 (2h05:47.), avaient réussi à le faire.
Ensuite, parce que Korir a réalisé un +negative split+, c'est-à-dire qu'il a couru la deuxième moitié du marathon plus rapidement que la première: c'est du jamais-vu sur le bitume parisien !
"La première moitié de la course s'est déroulée sur un tempo plutôt lent, alors j'ai pu accélérer quand je l'ai souhaité", a expliqué Korir.
Lent, tout est relatif. Avec un passage au semi-marathon en 1 h 03 min 23 sec, le groupe de tête était certes en retard par rapport aux objectifs fixés aux lièvres (1h02:45.). Mais de là à imaginer un deuxième semi en 1 h 02 min 26 sec...
C'est un autre Kenyan, Mike Kigen, qui a mis le feu aux poudres. Accompagné de Seboka Tola et de Luka Kanda, Kigen a écrémé la concurrence jusqu'à se retrouver seul en tête à 10 kilomètres de l'arrivée.
Mais comme l'an dernier, il est parti trop tôt. A belles foulées, Korir est lui patiemment monté en régime, reprenant un à un ses adversaires jusqu'à déposer Kigen dans le Bois de Boulogne, à cinq kilomètres de l'arrivée.
- La surprise Mengistu -
"Je suis très heureux, j'aime Paris. J'espère maintenant pouvoir participer au marathon des championnats du monde d'athlétisme, à Pékin (22-30 août)", a déclaré celui qui avait pris la deuxième place du semi parisien en mars.
Il a devancé son compatriote Luka Kanda (2h07:20.) et l'Ethiopien Seboka Tola (2h07:33.).
Le premier Français est Abdellatif Meftah, 11e en 2 h 11 min 13 sec.
Sous des températures clémentes (entre 7 et 11 degrés entre le départ et l'arrivée des premiers coureurs Elite), la 39e édition a, comme chaque année, été une grande fête populaire.
Chez les dames, la victoire est revenue à une invitée surprise: l'Ethiopienne Meseret Mengistu.
Conviée par le sponsor titre Schneider Electric, Mengistu a explosé son record personnel (2h29:22.) pour s'imposer en 2 h 23 min 26 sec, dans les derniers mètres.
Une autre Ethiopienne, Amane Gobena, a pris la deuxième place (2h23:30.) devant la Kenyane Visiline Jepkesho (2h24:44.).
La Française Martha Komu a terminé 10e (2h33:33.), juste devant ses compatriotes Karine Pasquier (11e, 2h34:55.) et Corinne Herbreteau (12e, 2h36:26.).
Pour son premier marathon, Sophie Duarte a dû renoncer au 32e kilomètre.
54.000 coureurs étaient inscrits au départ de cette édition, 41.342 athlètes très exactement se sont lancés dans l'épreuve.