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Les députés ont adopté jeudi une révision de la nouvelle loi antidopage du Kenya afin de se plier aux exigences de l'Agence mondiale antidopage (AMA) et corriger un faux-pas susceptible de remettre en cause la présence de ce géant de l'athlétisme aux JO de Rio (5-21 août).
"En tant que parlement, nous avons le devoir de nous assurer que cette loi passe, afin de donner à nos équipes assez de temps pour se préparer aux jeux Olympiques", a déclaré Kyengo Katatha, député de l'opposition, lors du débat précédant le vote.
L'AMA avait estimé le 12 mai que la nouvelle loi antidopage kényane, adoptée fin avril, ne correspondait pas à ses attentes et avait déclaré le pays non-conforme avec sa réglementation antidopage.
Les députés ont dès lors été rappelés pour approuver 13 amendements demandés par l'AMA. Le chef de file de la majorité, Aden Duale, les a d'ailleurs remerciés d'avoir interrompu leurs vacances pour s'assurer que les athlètes du pays "ne soient pas exclus" des compétitions internationales.
La loi doit encore être approuvée par le Sénat et signée par le président Uhuru Kenyatta avant d'entrer en vigueur, ce qui devrait être une simple formalité.
Le rejet du texte de loi par l'AMA a été une surprise: le Kenya avait rédigé la loi en concertation avec l'AMA elle-même. Mais l'agence antidopage y avait relevé des "inconsistances", un impair pour lequel les principaux acteurs kényans du dossier s'étaient rapidement rejetés mutuellement la faute.
"Nous appelons notre ministre des Sports à faire plus attention aux détails la prochaine fois", a tancé Chris Wamalwa, un député de l'opposition. Les athlètes kényans "ont été les ambassadeurs de ce pays, et il était temps de montrer à nos sportifs que leurs intérêts nous tiennent à coeur".
- Une quarantaine d'athlètes suspendus -
La nouvelle loi antidopage occupe le Kenya au plus haut niveau depuis plusieurs semaines. Au lendemain de la décision de l'AMA, le président Kenyatta en personne avait convoqué dans l'urgence son ministre des Sports, Hassan Wario, et le directeur de l'Agence kényane antidopage (AMAK), Japhter Rugut.
Hassan Wario et la ministre des Affaires étrangères Amina Mohammed s'étaient ensuite rendus à Montréal, au siège de l'AMA, pour rencontrer des responsables de l'agence.
Car le Kenya est mondialement renommé pour ses coureurs de demi-fond, de fond et ses marathoniens, qui font la fierté du pays. Le Kenya a d'ailleurs terminé en tête du tableau des médailles des Mondiaux-2015 d'athlétisme à Pékin, pour la première fois de son histoire.
Le président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), Sebastian Coe , avait menacé de suspendre les athlètes kényans si le pays était déclaré non conforme par l'AMA.
Le 13 mai, au lendemain de la décision de l'AMA, l'IAAF s'était montrée plus pragmatique et avait souligné que la décision finale sur une suspension était du ressort du Comité international olympique (CIO), puisqu'elle concerne tous les sports et pas seulement l'athlétisme.
Une quarantaine d'athlètes kényans ont été impliqués dans des affaires de dopage au cours des trois dernières années. Fin février, le directeur général de la Fédération kényane (AK), Isaac Mwangi, a été suspendu pour six mois, soupçonné de corruption dans la couverture de cas de dopage.