Happy Birthday : |
© AFP/
Le Français Renaud Lavillenie
saute à 5 m93 le 17 février 2013 à Aubière
Renaud Lavillenie a amélioré vendredi le record de France du saut à la perche en salle pour la deuxième fois en une semaine en passant 6,08 m vendredi à Bydgoszcz (Pologne), dernière confirmation en date de ses ambitions de record mondial.
L'Auvergnat est devenu le deuxième sauteur le plus haut de l'histoire, devant l'Australien Steven Hooker et après le tsar Russe Sergueï Bubka, plus grand perchiste de tous les temps. Celui-là même qu'il est décidé à détrôner et dont la suprématie semble effectivement plus que jamais menacée.
"Je suis le 2e meilleur du monde !!!!!!!!!!!", s'est-il réjoui peu après sur son compte Twitter.
Le champion olympique avait déjà amélioré son record il y a six jours avec 6,04 m à Rouen. Vendredi, il s'est encore attaqué sans succès au record du monde en tentant 6,16 m, gratifié tout de même d'une longue ovation du public polonais.
Le second du concours, le Polonais Robert Sobera, n'a pas dépassé 5,75 m. Autant dire que Lavillenie a bien été chercher sa performance tout seul.
Solide comme le roc, il prouve sa capacité de concentration après ses démêlés cette semaine avec les contrôleurs antidopage, coupables d'une erreur de procédure au terme du meeting de Rouen qui l'avait obligé à se soumettre à un second test urinaire. Une bévue qu'il avait qualifiée de "gros scandale".
Cette page est définitivement tournée. Et la saison à venir s'annonce comme une promesse de grand soir. Le sauteur avait débuté très fort la saison en salle, en franchissant 5,93 m le 21 décembre à Aulnay-sous-Bois, en région parisienne. Et il avait tout aussi bien entamé la nouvelle année, avec 5,84 m début janvier à Aubière (Puy-de-Dôme), dans son fief, puis 5,75 m à Reno, aux Etats-Unis.
Tous les podiums depuis 2009
Sa progression, répète-t-il, doit le conduire au record du monde de Bubka (6,15 m depuis le 21 février 1993 à Donetsk). Sûr de ses qualités, le perchiste de poche (1,77 m/70 kg), est en effet obsédé par le record planétaire du monstre physique qu'était Bubka. Décrit comme d'autant plus fier qu'il porte les couleurs de son pays, il se présente comme ayant "horreur de la défaite".
Agé de 27 ans, il est monté sur tous les podiums depuis 2009, l'année de son éveil international. Il ne manque au Charentais de naissance que l'or des Mondiaux en plein air. Troisième en 2009, il dut encore se contenter de cette place en 2011, mais cette fois dans la peau du favori. Il a été une nouvelle fois deuxième en 2013 à Moscou, derrière l'Allemand Raphael Holdzeppe.
Sa brillante carrière s'inscrit dans un riche pedigree familial: chez les Lavillenie, on est en effet perchistes de génération en génération. Le grand-père entraînait déjà le père, et Renaud conseille son frère cadet Valentin, déjà un des meilleurs de la discipline dans l'hexagone.
Renaud Lavillenie a laissé tomber, après le sacre olympique, l'entraîneur qui l'avait fait éclore, Damien Inocencio, pour le plus connu Philippe d'Encausse. Un choix délicat qui semble aujourd'hui porter ses fruits.
Mais son arrivée à deux doigts du toit du monde ne surprend pas la planète athlétisme. En mars 2013, aux Championnats d'Europe en salle de Göteborg, il avait parfaitement enroulé une barre à 6,07 m. Mais le saut avait été invalidé: après rebond, la barre avait touché un soutien métallique en retrait des poteaux, ce que le règlement interdit.
Le Clermontois possède également le record de France en plein air avec un saut à 6,02 m, réalisé lors de son sacre olympique à Londres.