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Des coureurs lors de la 10e édition de la Trans Gaule, le 14 août 2013 à Glomel (Côtes-d'Armor)
Cinquante-cinq coureurs de différentes nationalités ont quitté mardi les côtes de la Manche. Ils vont parcourir 1.190 km pour rejoindre fin août la Méditerranée dans le cadre de la Trans Gaule, plus longue course à pied par étapes de France.
"On part un pied dans la Manche à Roscoff, dans le port, et on finit sur la plage des chalets à Gruissan, au ras de la mer, c'est très symbolique", affirme Jean-Benoît Jaouen, l'un de deux fondateurs de la course, en 2001.
Inspirée de la Trans America, première course à pied en 1928 entre Los Angeles et New York, la Trans Gaule relie Roscoff, dans le nord-Finistère, à Gruissan-plage, dans l'Aude, en 19 jours et 1.190 km. Les coureurs auront alors traversé 8 régions et 16 départements avec une moyenne de 63 km par jour.
"C'est une course longue, mais lente", explique Jean-Benoît Jaouen. "C'est vraiment une performance physique que d'être capable d'aligner de telles distances", assure-t-il, ajoutant que les coureurs, dont la moyenne d'âge cette année est de 51 ans, sont "très, très entraînés".
"La course, c'est ma vie", témoigne dans un anglais basique l'Allemande Sigrid Eichner, 72 ans, après avoir franchi la ligne d'arrivée de la deuxième étape, mercredi à Pontivy (Morbihan). La septuagénaire, dont c'est la huitième participation, a déjà parcouru 130 km depuis son départ la veille de Roscoff.
"Une compétition de chacun par rapport à soi-même"
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Des coureurs reprennent des forces lors de la 10e édition de la Trans Gaule, le 14 août 2013 à Glomel (Côtes-d'Armor)
Son compatriote Richard Hofbauer, 78 ans, qui était parvenu à finir la course il y a trois ans, a en revanche été contraint à l'abandon 18 km après le départ de la deuxième étape, en raison d?une douleur au pied.
"C'est un défi, on souffre", explique Christian Leroux, 46 ans, ajoutant cependant qu'il y a "des moments où on est bien". "Si on arrive au bout, c'est un grand plaisir et une fierté", poursuit le coureur que sa compagne suit en camping-car, tandis que la plupart des autres ultra-marathoniens dorment dans des salles communales ou des gymnases, avec parfois amis et famille.
"On doit plus gérer l'enchaînement et la fatigue que la vitesse", souligne Jean-Jacques Moros, 43 ans, mécanicien à la RATP, qui court en temps normal chaque jour 10 km pour se rendre à son travail et une quinzaine pour en revenir le soir.
"Il y a un cap à passer de 4 ou 5 jours, après, l'organisme et le mental s'habituent", assure cet homme, expliquant avoir commencé à courir il y à dix ans, en même temps que sa mère aujourd'hui âgée de 66 ans, qui fait partie des onze femmes engagées dans la course.
"La répétition de la course tous les jours c'est quelque chose qu'on recherche, mais il y a aussi tout l'à-côté qui fait que c'est plaisant", juge Alain Simon, un enseignant en lycée professionnel de 46 ans, qui après avoir franchi la ligne d'arrivée, plonge sa main dans une grande glacière pour en retirer... une bière. "Une petite bière, ça ne pose pas de problème. On ne va pas dire que c'est une boisson énergétique, mais c'est pas gênant".
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Des coureurs avant le départ de la 10e édition de la Trans Gaule, le 14 août 2013 à Glomel (Côtes-d'Armor)
"Cette course n'est pas une compétition entre hommes, c'est plus une compétition de chacun par rapport à soi-même avec beaucoup de solidarité entre coureurs", précise Jean-Benoît Jaouen, l'un des organisateurs de la course - non sponsorisée - avec une vingtaine d'autres bénévoles, soulignant que le parcours emprunte des routes secondaires "en privilégiant le paysage".
"C'est chouette de voir tous les paysages de France", se réjouit Regina van Geene, une Néerlandaise de 58 ans, bien avant que le dernier coureur franchisse tranquillement la ligne d'arrivée, à 12 mn seulement du temps éliminatoire.