Happy Birthday : |
Un documentaire sur le dopage dans l'athlétisme, diffusé samedi après-midi sur la chaîne publique allemande ARD, lance de nouvelles attaques contre la Russie, déjà épinglée dans un précédent reportage, et pointe également le Kenya.
En décembre dernier, ARD avait diffusé un documentaire, qui avait alors fait grand bruit, qui dressait un portrait sévère de l'athlétisme russe, présenté comme gangrené par le dopage et la corruption.
Dans ce nouveau documentaire, diffusé samedi après-midi, trois semaines avant les Mondiaux d'athlétisme de Pékin (du 22 au 30 août), les journalistes d'ARD accusent une nouvelle fois l'athlétisme russe, soutenant que, "malgré les assurances des fonctionnaires russes" en faveur d'un sport propre, "les sportifs dopés et les instigateurs sont toujours protégés", selon un communiqué de la chaîne.
Le documentaire fait ainsi état de suspicions à l'encontre de la Russe Mariya Savinova , championne olympique du 800m à Londres en 2012 : dans un enregistrement sonore qui lui est attribué, l'athlète reconnaît la prise d'hormones de croissance.
L'équipe s'appuie encore sur les propos, enregistrés en caméra cachée, d'une spécialiste russe du 800m, Anastasia Bazdireva. "Avec les anabolisants, j'ai les muscles durs. Mais je peux courir. C'est dur, mais ça va. Tu te sens différent avec les anabolisants", dit-elle.
"Si tout cela s'avère vrai, alors le problème est certainement plus important que ce que l'on avait jusqu'à présent pu admettre", explique Richard Pound, l'ancien président-fondateur de l'Agence mondiale antidopage (AMA), à la tête de la commission d'enquête de l'AMA sur les accusations contre la Fédération russe.
L'équipe de journalistes d'ARD fait aussi état d'une banque de données riche de 12.000 résultats d'analyses sanguines, qui leur a été remise de façon anonyme.
Les résultats ont été examinés par un spécialiste du dopage, l'hématologue australien Michael Ashenden. Selon lui, ces tests "ne laissent planer aucun doute sur le fait que les disciplines d'endurances, lors des Championnats du monde ou des Olympiades, ont été entachées par du dopage sanguin".
L'équipe de journalistes s'est également rendue au Kenya où, en caméra cachée, ils ont filmé des injections de produits dopants "dangereux".
Ils évoquent une "corruption massive" et une "volonté de dissimuler le dopage", "jusqu'au sommet de la fédération d'athlétisme kényane", selon le communiqué.
Le Kenya a été secoué récemment par un scandale de dopage qui a notamment valu à la star du marathon Rita Jeptoo d?être suspendue deux ans.
"Depuis 2006, je n'ai pas été contrainte à faire un seul test sanguin au Kenya", confie la marathonienne de 34 ans dans le documentaire.
A la suite du précédent documentaire d'ARD sur le sujet, le président de la Fédération russe d'athlétisme, Valentin Balakhnichev, mis en cause dans le reportage, s'était mis en retrait de ses fonctions de trésorier de la Fédération internationale (IAAF).
Il avait ensuite démissionné en février de ses fonctions de président de la Fédération russe d'athlétisme. Dans la foulée, cette dernière avait lancé une procédure en justice contre ARD.