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© AFP/VALERY HACHE
Le président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) Sebastian Coe
, le 1er décembre 2016 à Monaco
Les parlementaires britanniques souhaitent entendre de nouveau Sebastian Coe , président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), après un témoignage contredisant sa version selon laquelle il n'était pas au courant du dopage en Russie avant que le scandale n'éclate, a déclaré mardi à l'AFP Damian Collins, qui préside la commission.
David Bedford, ancien détenteur du record du monde du 10.000 m, a en effet contredit mardi devant les parlementaires britanniques, la ligne que Sebastian Coe avait adoptée devant le Parlement fin 2015.
Bedford, ancien directeur du Marathon de Londres, a confirmé mardi devant les membres de la commission parlementaire qu'il avait bien envoyé en août 2014 un mail à Coe, alors-vice-président de l'IAAF, dans lequel il évoquait au moins un cas de dopage d'une athlète russe.
Selon Bedford, dans ce mail, une pièce jointe y était attachée expliquant qu'Andreï Baranov, alors agent de la marathonienne Lilya Shobukhova, prétendait avoir fait l'objet d'une tentative de chantage d'officiels russes et de l'IAAF -parmi lesquels Papa Massata Diack, le fils de Lamine Diack alors président de l'IAAF-, pour qu'elle achète leur silence après un contrôle antidopage positif.
Interrogé lors de son passage fin 2015 sur ce mail, Coe avait affirmé ne pas avoir ouvert la pièce jointe, l'avoir simplement transmise à la commission d'éthique de l'IAAF, et avoir eu connaissance de son contenu en regardant le documentaire "Dossier secret sur le dopage: comment la Russie produit ses vainqueurs" diffusé par la chaîne de télévision allemande ARD en décembre 2014.
Ce documentaire avait marqué le point de départ du vaste scandale de corruption et de dopage qui touche l'athlétisme russe et la Fédération internationale d'athlétisme.
Mais, face à l'absence de réponse à son mail, Bedford a également assuré devant les parlementaires lui avoir envoyé plusieurs textos également restés sans réponse.
- Coe n'a 'rien à fournir' -
"Indépendamment de cet email, Bedford lui a parlé, lui a envoyé des textos, a discuté avec lui lors d'un déjeuner en novembre 2014. Et pendant tout ce temps, Coe n'aurait eu vent de ces accusations ?", s'étonne Collins.
"Il nous a dit qu'il n'a été au courant de rien, aussi nous désirons le questionner, savoir pourquoi il n'a pas ouvert le document (...) Les choses ne peuvent pas rester en l'état", a déclaré le député conservateur.
Coe, qui n'est pas légalement tenu de répondre à cette convocation, ne semble de toute façon pas très enclin à y répondre favorablement. Dans un communiqué publié par l'IAAF après les nouvelles déclarations de Bedford, le dirigeant affirme en effet qu'il "n'a pas d'information supplémentaire à fournir qui puisse faire avancer l'enquête (de la commission)".
"Alors que nous concluons notre enquête sur le dopage dans le sport, il y a naturellement des questions qui se posent, et particulièrement sur le niveau des connaissances de Lord Coe à propos des affirmations sérieuses qui ont été faites", a réagi Collins.