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L'enquêteur en chef sur le dopage au Kenya est dans les starting-blocks pour recueillir les témoignages et, tout juste nommé, se dit rassuré par "l'élan de bonne volonté" manifesté en 24 heures, dans un entretien à l'AFP.
Si cet élan se concrétise, le Kenya espére ainsi éviter le sort de la Russie, mise au ban de l'athlétisme mondial à huit mois des jeux Olympiques de Rio.
"Il y a un énorme élan de bonne volonté, venant de la part de personnes qui se réjouissent de la création de cette enquête et qui se disent prêtes à venir avec des informations", a affirmé mercredi à l'AFP Sharad Rao, sollicité par la commission d'éthique de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) pour prendre en charge le dossier.
Ancien procureur adjoint du pays, Rao souligne avoir le soutien de la police et de la justice kényanes, qui mènent en parallèle une enquête criminelle pour malversations.
"Nous sommes déterminés à rendre cette enquête la plus objective, la plus juste possible, et tout ce qui pourra remonter à la surface pourra permettre d'expliquer", ajoute M. Rao.
"Notre réputation en tant que pays, et celle de nos athlètes, a toujours été bonne jusqu'à récemment (...). Nous avons toujours pensé que nos athlètes étaient les plus propres du monde. Cela entache notre réputation et le plus tôt nous serons en mesure de tout maîtriser et de mettre cela de côté, le mieux ce sera", a-t-il développé.
Il y a en effet urgence pour le Kenya à se montrer bon élève. Car la Russie paye actuellement le prix fort, pour avoir lancé avec trop de retard l'opération nettoyage dans son athlétisme. Suspendue depuis le 13 novembre, la Russie doit maintenant réformer son agence nationale antidopage, son laboratoire, ses pratiques et son image, pour espérer réintégrer le giron sportif.
- Coup de semonce -
Le Kenya, pour le moment, n'en est pas là. Probablement parce que les soupçons de dopage et de corruption ne sont pas encore étayés d'éléments probants comme la commission d'enquête indépendante de l'Agence mondiale antidopage (AMA) a pu en apporter sur la Russie.
Mais ce rapport comporte justement un deuxième volet, qui sera rendu public début 2016, où Kenya et IAAF apparaîtraient en fâcheuse posture...
Lundi, un premier gros coup de semonce est venu, avec la mise à l'écart par le comité d'éthique de l'IAAF des trois plus hauts responsables de la Fédération kényane d'athlétisme (AK): son président Isaiah Kiplagat, son vice-président David Okeyo également membre du conseil de l'IAAF, le gouvernement de l'instance internationale, et son trésorier Joseph Kinyua. Les motifs avancés font frémir: il s'agit d'agir "dans l'intérêt de l'intégrité du sport".
La commission d'éthique de l'IAAF a fondé ses décisions sur deux soupçons: "subversion potentielle du processus de contrôle antidopage au Kenya et détournement potentiel de fonds reçus par l'AK de la part de Nike".
"Les allégations qui sont portées sont très sérieuses et justifient l'enquête", a développé mercredi M. Rao auprès de l'AFP.
L'enquêteur demande également aux lanceurs d'alerte de venir à lui, et aux officiels de fournir les informations.
"La coopération est vraiment nécessaire", souligne-t-il. "La coopération et la volonté. Notamment celle des athlètes eux-mêmes à venir pour dire avec honnêteté ce qu'ils savent et ce qui s'est passé sans être vindicatifs à l'encontre d'aucun des trois responsables" précédemment nommés.
Pour le Kenya, le compte-à-rebours a commencé.