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Sacré champion olympique du relais 4x100 en 2000 et devenu depuis entraîneur, Jon Drummond a été suspendu huit ans pour dopage mercredi après avoir été mis en cause par le sprinteur américain Tyson Gay .
Dix-huit mois après Tyson Gay , Drummond, 46 ans, a été à son tour rattrapé par l'une des affaires de dopage les plus retentissantes de l'athlétisme américain.
L'Agence américaine antidopage (Usada) lui a infligé une suspension de huit ans pour "détention, trafic et administration des produits dopants à un athlète sous sa responsabilité".
La suspension prévoit que Drummond ne puisse "pas entraîner, conseiller des athlètes ou prendre part à des épreuves organisées sous l'égide de la Fédération américaine d'athlétisme".
"Drummond n'a pas agi de la manière attendue d'un entraîneur responsable d'athlètes olympiques: un entraîneur ne peut pas mettre en danger un athlète en lui faisant recourir à des produits dopants", a insisté l'Usada dans son communiqué.
La peine infligée à Drummond est autrement plus lourde que la suspension d'un an purgée par Gay: Drummond avait d'importantes responsabilités au sein de l'athlétisme US, puisqu'il était l'entraîneur des relais américains 4x100 m lors des JO-2012 de Londres et président de la conseil consultatif des athlètes de la fédération américaine.
Il a surtout été incriminé par Gay, auteur de la deuxième performance de tous les temps (9.69) sur 100 m derrière Usain Bolt , et par d'autres athlètes, l'Américaine Marshevet Hooker et la Trinidéenne Kelly-Ann Baptiste qui ont elles aussi travaillé avec lui.
Les 23 pages du jugement rendu par la court nord-américaine d'arbitrage du sport (AAA) détaillent comment Drummond a mis Gay en relation avec un chiropracteur d'Atlanta (Géorgie), Clayton Gibson, au printemps 2012.
- Pommade -
En proie à des douleurs à la hanche droite opérée en juillet 2011, incapable de concurrencer Bolt, Gay s'était résolu à quelques semaines de JO-2012 de Londres à utiliser une pommade contenant de la testotérone et des stéroïdes fournie par Gibson.
Drummond a assuré qu'il avait déconseillé à son athlète de l'utiliser, tout en l'emportant dans ses bagages après avoir pris soin d'ôter les étiquettes mentionnant la présence de substances interdites.
"Je ne savais pas (qu'elle contenait des produits interdits), je n'y ai pas pensé", s'est défendu Drummond lors de deux jours d'audition en septembre devant l'AAA.
Gay avait fait l'objet de trois contrôles antidopage positifs à un stéroïde anabolisant en 2012 et 2013, mais il avait écopé en juin 2013 d'une sanction réduite à un an au lieu des deux années prévues par le Code mondiale antidopage pour sa collaboration avec les autorités antidopage.
Athlète, Drummond avait hérité du surnom peu enviable du "prince des clowns" pour avoir notamment refusé, en larmes et en restant allongé sur le sol, de quitter la piste après sa disqualification pour faux-départ en quart de finale du 100 m des Mondiaux-2003 à Paris.
Il est maintenant l'entraîneur du sprint US tombé en disgrâce.
"Les entraîneurs ont pour responsabilité de protéger leurs athlètes, et non de profiter d'eux, et doivent s'assurer que leurs athlètes reçoivent les soutiens, entraînements et conseils pour gagner en respecter les règlements", a rappelé le directeur général de l'Usada, Travis Tygart.