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Sebastian Coe , élu président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) mercredi à Pékin aux dépens de l'ex-tsar de la perche Sergueï Bubka, a réaffirmé sa volonté de continuer à combattre le dopage avec une "tolérance zéro".
Un des plus grands spécialistes de demi-fond de l'histoire, Coe, 58 ans, a aussi dit son bonheur d'avoir atteint "un sommet", alors que les Mondiaux vont débuter samedi dans la capitale chinoise.
Q: La lutte contre le dopage est-il le chantier prioritaire ?
R: "La tolérance zéro en matière de dopage est déjà une réalité dans mon sport et je ferai en sorte que ce haut niveau de vigilance de tous les instants soit maintenu. Je ne veux pas que la confiance et l'intégrité dépendent des défis au dopage dans le sport et dans l'athlétisme en particulier. Il y a un problème général dans le sport, il faut le reconnaître, et nous (l'IAAF) avons assumé le rôle de leader dans la lutte contre le dopage. La manière avec laquelle nous le traitons me rend fier, c'est quelque chose que je défendrai".
Q: Pourquoi alors votre proposition d'un organisme indépendant ?
R: "Je ne souhaite pas entrer dans les détails maintenant. J'ai épousé (sic) l'idée d'un processus indépendant (de l'IAAF). Ce n'est pas une question liée aux qualités techniques et professionnelles de nos équipes à Monaco. Elles sont au top dans leur domaine. Mais tout ce que vous entreprenez dans le sport est tributaire de la confiance".
Q: Restaurer la confiance, est-ce la clé de la crédibilité?
R: "C'est la confiance des athlètes en une compétition qui se déroule dans un environnement libre et fair-play. C'est la confiance des spectateurs qui croient en la légitimité de ce qu'ils voient, et cela est très important. C'est la confiance des parents quand ils aident leurs enfants à choisir un sport. Ils ont besoin de savoir que nous sommes un sport qui ne transige sur la lutte antidopage".
Q: L'athlétisme sort-il affaibli par les allégations et critiques?
R: "L'athlétisme est le sport numéro un et je suis ravi d'être le président du sport numéro un, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que notre sport conserve ses valeurs, son héritage et les fondations solides que le président Lamine Diack m'a léguées."
Q: Votre élection constitue-t-elle une consécration?
R: "J'ai intégré un club d'athlétisme à 11 ans. J'ai eu un apprentissage de 10-12 ans avant de courir dans un stade olympique. J'ai eu la joie de participer aux Jeux (deux médailles d'or sur 1500 m et deux en argent au 800 m en 1980 et 1984, ndlr), le bonheur (en tant que président du comité organisateur) de créer en partage quelque chose de vraiment spécial à Londres (JO-2012), mais cette élection représente un sommet. C'est mon sport, c'est ma passion et c'est quelque chose que j'ai toujours désiré faire."
Q: Finalement vous avez mis vos pas dans ceux de Lord Burghley?
R: "Lord Burghley (en fait David Cecil, appelé communément Lord Burghley, 6e marquis d'Exeter, ndlr) a été champion olympique (du 400 m haies en 1928 à Amsterdam), président de l'IAAF (de 1946 à 1976). Il a aussi été à la tête de l'édition 1948 des Jeux de Londres. Je me suis inspiré de son parcours".
Q: Y-a-t-il un fil directeur entre vos succès sur la piste et celui d'aujourd'hui?
R: "Dans chaque cas, la victoire vous fait dire: "J'ai réussi". C'est aussi un cycle de quatre ans. Ca vous fait remercier l'équipe qui a travaillé pour vous. Athlète, c'était la cellule autour de mon père. Aujourd'hui, je pense à toute l'équipe qui m'a soutenu et qui a effectué 700.000 km en avion pour m'accompagner. Parcourir la planète m'a aidé à mieux comprendre le monde de l'athlétisme et ses besoins".
Q: Avec vos multiples activités, dont celle de président d'une société de marketing, n'existe-t-il pas un risque de conflit d'intérêt?
R: "Mon activité de consultant chez Nike ? Aux JO de Londres, nous avions Adidas comme parraineur. Le même équipementier qui sponsorise le comité olympique britannique que je préside. Dentsu est le partenaire commercial de l'IAAF et nous allons travailler ensemble pour le bien de l'athlétisme".
Propos recueillis en conférence de presse