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Le président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) Sebastian Coe a insisté jeudi que son instance n'hésiterait pas à bannir des jeux Olympiques les nations qui trichent avec le dopage, notamment le Kenya si cela est avéré, ce que rejette la fédération du pays.
"Nous savons qu'un nombre disproportionné de dégâts en terme de réputation sont causés par relativement peu de pays et nous devons être proactifs", a déclaré Coe au micro de BT Sport. "Oui, si ça veut dire les exclure des championnats du monde ou des jeux Olympiques, alors nous devrons le faire", a-t-il ajouté.
La Fédération kényane d'athlétisme (Athletics Kenya, AK) s'est toutefois montré "confiante" que ses athlètes -dont plus des quarante ont été suspendus lors les deux dernières années pour dopage- vont pouvoir participer au JO-2016 de Rio en août. "Je ne me fais pas de soucis maintenant qu'on pourrait être interdit des JO", a réagi le président par intérim de la fédération, Jackson Tuwei, pour qui l'AK "travaille étroitement avec ADAK (l'agence kényane antidopage, NDLR), et nous allons travailler jour et nuit pour nous conformer aux règles."
Selon Tuwei, sa fédération qui aurait dû se mettre en conformité avec ces règles dimanche dernier, a obtenu deux mois supplémentaires. L'ADAK "prépare un texte de loi qui sera présenté au parlement pour entrer en vigueur", a-t-il dit, ajoutant: "Je suis confiant dans le fait qu'e nous puissions y arriver." Tuwei, l'ancien chef des armées kényanes, a été nommé début décembre en remplacement de Isaiah Kiplagat, suspendu par l'IAAF pour des soupçons de corruption.
- Le Kenya scruté avec attention -
"Je sais que l'Agence mondiale antidopage scrute avec attention l'Agence kényane antidopage. Nous surveillons cela à travers l'IAAF, bien évidemment, et le travail est en cours", a expliqué Coe, le président de l'instance, secouée depuis novembre par le dopage institutionnalisé découvert en Russie.
La Russie est depuis suspendue par l'IAAF, sa participation aux Jeux de Rio étant soumise à un certain nombre de mesures à prendre sans délai dans la lutte contre le dopage.
Le Kenya, également montré du doigt par les spécialistes de la lutte antidopage, n'est lui pour le moment pas suspendu, car les preuves sont absentes.
La semaine dernière, des témoignages ont filtré laissant entendre, comme en Russie, que des pratiques dopantes avaient pu être liées à des tentatives ou des cas de corruption au sein de l'AK.
Mercredi, le directeur général de la fédération, Isaac Mwangi, accusé par deux athlètes kényanes de leur avoir demandé un pot-de-vin en 2015 en échange d'une réduction de leur suspension pour dopage, a décidé de quitter son poste le temps de l'enquête.
Isaac Mwangi a été accusé par Francisca Koki Manunga (400 m haies) et Joyce Zakari (400 m) d'avoir demandé le 16 octobre 2015 que lui soient versés 2,5 millions de shillings (environ 21.000 euros) en échange de suspensions allégées.
Les deux athlètes avaient été contrôlées positives à un produit masquant interdit lors des Mondiaux d'athlétisme de Pékin en août 2015. Elles ont, selon leurs affirmations, refusé le marché proposé par Mwangi et, fin novembre 2015, la Fédération kényane les suspendait pour quatre ans.