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L'athlétisme russe, actuellement interdit de participation aux JO de Rio en août, est à nouveau pointé du doigt: la championne olympique du marteau en 2012, Tatyana Lysenko , a été suspendue provisoirement pour dopage.
L'histoire semble ancienne mais elle prend une dimension particulière au vu de l'actualité: Lysenko, qui s'appelle aujourd'hui Beloborodova après son mariage, aurait triché lors des Mondiaux-2005 de Helsinki, selon la presse russe.
La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a bien annoncé la suspension provisoire de l'athlète mardi mais n'a toutefois pas confirmé la date précise du contrôle positif, ni même la nature du produit.
Le 11 août 2015, l'IAAF avait annoncé que des réanalyses d'échantillons des Mondiaux 2005 et 2007 avaient débouché sur 32 cas positifs concernant 28 athlètes. Pour des raisons juridiques, l'IAAF n'avait pas révélé leur identité. Il se pourrait que Lysenko/Beloborodova soit donc l'une des fautives.
La lanceuse de marteau, championne olympique 2012 et double championne du monde en 2011 et 2013, a déjà été prise par la patrouille.
C'était en 2007, et elle avait été suspendue deux ans pour un contrôle positif à un bloqueur d'hormones. Elle avait ainsi manqué les Mondiaux 2007 d'Osaka puis les jeux Olympiques de Pékin en 2008.
Si ce nouveau cas, même ancien, est confirmé, la Russe de 32 ans risque une suspension à vie, en plus de la perte de sa médaille d'argent mondiale récoltée en 2005.
Quoi qu'il en soit, son cas illustre à nouveau les pratiques douteuses qui gangrènent l'athlétisme et le sport russes depuis de nombreuses années. Et pour la Russie sportive, cela ne pouvait pas tomber plus mal.
- Meldonium -
A quatre mois jour pour jour du début des jeux Olympiques de Rio (5-21 août), la fédération russe d'athlétisme est toujours suspendue par l'IAAF.
C'est la conséquence de l'enquête d'une commission indépendante de l'Agence mondiale antidopage (AMA), alertée par des documentaires réalisés par la chaîne allemande ARD, à la fin de 2014.
Accusée de dopage organisé, voire institutionnalisé, la Russie est sommée de changer en urgence ses structures antidopage (agence nationale, laboratoire, politique générale dans ce domaine).
Le conseil de l'IAAF, le gouvernement de l'instance, doit d'ailleurs se réunir en mai à son sujet, afin de juger des progrès - ou non - effectués par le pays.
Si, en début d'année, la tendance était plutôt à l'optimisme quand à sa réintroduction dans le giron sportif à temps pour les JO, de nouvelles affaires sont venues polluer encore son image.
Début mars, le meldonium, ajouté à la liste des produits dopants par l'AMA le 1er janvier dernier, est devenu une célébrité à lui tout seul quand l'ancienne N.1 mondiale de tennis, la Russe Maria Sharapova, a révélé avoir été contrôlée positive à cette substance durant l'Open d'Australie 2016.
Mis au point dans les années 1970 dans l'ex-URSS, le meldonium est à la base un médicament protecteur des cellules cardiaques vendu dans les seuls pays de l'Est et largement détourné ces dernières années à des fins de dopage.
Depuis, l'AMA a recensé 123 contrôles positifs au meldonium depuis le 1er janvier 2016. Pas uniquement des Russes, certes, mais suffisamment de ressortissants de ce pays pour que l'opprobre soit encore jeté sur la Russie.
Le 25 mars dernier, le ministre russe des Sports Vitali Moutko a ainsi reconnu que 27 sportifs russes avaient été contrôlés positifs à ce produit depuis le début de l'année.