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"Les athlètes ont aussi la responsabilité de nous aider", plaide Sebastian Coe , président de la fédération internationale d'athlétisme (IAAF), alors que la Russie, convaincue de dopage organisé à la suite du témoignage d'une de ses athlètes, est exclue des épreuves d'athlétisme des JO de Rio (5-21 août).
"Nous sommes à un moment historique" dans la lutte contre le dopage, souligne-t-il dans un entretien accordé jeudi en marge des Championnats d'Europe d'athlétisme d'Amsterdam.
Q: Qu'avez-vous pensé de la présence à Amsterdam de la lanceuse d'alerte russe Yuliya Stepanova ?
R: "Elle a rempli les critères d'éligibilité mis en place par la Task Force et l'IAAF et l'invitation est venue de la fédération européenne. Le Conseil de l'IAAF a jugé en s'appuyant sur les travaux de la Task Force qui, selon ses propres termes - non les miens - a conclu qu'elle n'aurait pas pleinement saisi la nature du défi auquel elle faisait face sans l'aide de Stepanova. Alors il faut être cohérent. Si vous demandez aux athlètes de sortir du rang et de ne pas être de simples commentateurs qui disent +Nous savons ce qui se passe mais nous ne sommes pas prêts à parler des structures d'entraînement ou des athlètes avec qui nous travaillons+, alors je pense que ceux qui sont prêts à le faire doivent être reconnus pour ça".
Q: Qu'attendez-vous des athlètes dans la lutte contre le dopage ?
R: "Les athlètes ont un rôle très clair à jouer. Je ne veux pas dire que les athlètes doivent être passionnés à ce sujet et en parler sans arrêt, mais ils ont aussi la responsabilité de nous aider, de se positionner comme une partie de la solution plutôt que de rester assis à dire "Je n'ai pas eu cette médaille parce que...". Ils doivent être en position de faire le guet. Ils savent plus de choses que n'importe lequel d'entre nous. Ils sont là, au bord des pistes, dans les groupes d'entraînement, ils connaissent les entraîneurs qui trichent. Ils peuvent nous aider et c'est très important".
Q: Pensez-vous que le moment soit venu en cette année olympique ?
R: "Tout d'abord, je veux dire que le cas Stepanova ne doit pas être la fin de l'histoire. Et je fais cette offre à tous les athlètes: si vous pensez que vous pouvez nous aider à traverser plus rapidement ce mal, si vous pouvez nous aider à comprendre la nature du défi auquel nous faisons face... c'est une opportunité en or qui ne se représentera pas nécessairement et il faut que notre sport l'accroche. C'est un moment historique. J'ai été conforté par l'approche choisie par le Comité international olympique quelques jours après notre Conseil de Vienne (...) Nous sommes tous tombés d'accord autour de l'idée de créer un terrain de jeu équitable pour tous les participants et c'est un moment vraiment important, non seulement pour mon sport mais pour le sport en général".
Q: Où en est-on des demandes d'éligibilité faites par les athlètes russes ?
R: "Nous avons reçu désormais 136 demandes de repêchages. Et notre +Review Board+ les traite compétition par compétition (Euro, Mondiaux moins de 20 ans, moins de 18 ans... etc)".
Q: Cela fait pratiquement un an que vous êtes entré en fonction. Quel regard portez-vous sur cette année ?
R: "Cela m'a paru beaucoup plus long... Mais je ne veux pas personnaliser les choses. Je suis dans un environnement dans lequel j'ai vécu et j'ai survécu depuis l'âge de 18 ans. Oui, ça a été une année pleine de défis. Mais c'était aussi le cas quand je suis devenu directeur de cabinet dans un parti politique, quand j'ai aussi dû organiser en sept ans des jeux Olympiques à Londres. C'est un moment important pour mon sport, et je suis un passionné par mon sport. Je n'ai pas le luxe d'avoir le temps d'en vouloir aux affres de l'histoire".
Propos recueillis lors d'une rencontre avec quelques journalistes.