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Le perchiste vedette français Renaud Lavillenie
participe au Fly Europe à Paris, le 21 septembre 2016
Le nouveau circuit européen d'athlétisme, Fly Europe, n'a rencontré qu'un maigre public mercredi, pour l'étape parisienne sur l'esplanade du parc André-Citroën, avec l'objectif de faire découvrir et voir le premier sport olympique au plus près.
A leur décharge, les organisateurs se sont vu refuser des lieux plus emblématiques de la Ville Lumière pour des raisons de sécurité.
Mais le concept en vogue de l'athlétisme qui sort du stade (ne pas confondre avec le hors stade, l'appellation pour les courses sur route) a allumé une flamme parmi les spectateurs avertis ou non.
"Les voir aussi près, la beauté du geste, c'est presque comme des oeuvres d'art. On imagine les efforts qu'ils doivent faire pour en arriver là", souligne Yannick Bruno, un adepte du running.
"J'aime le geste (de l'athlète qui pique sa perche)", s'enthousiasme Imen, 7 ans, venue avec ses petits camarades du Centre de loirs du 15e arrondissement.
Et le groupe s'égaye quand le perchiste Stanley Joseph vient toucher leurs menottes qui se lèvent.
Renaud Lavillenie , le détenteur du record du monde (6,16 m), a exprimé le plaisir partagé en franchissant 5,80 m en guest-star. "C'est le 115e concours de ma carrière à plus de 5,80 m", a précisé le Clermontois volant.
Comme à Berlin, dix jours auparavant, trois épreuves (perche messieurs, longueur dames et sprint masculin) étaient au programme, régies par des règles innovantes et attrayantes.
Ainsi, en sprint, c'est la vitesse de pointe, mesurée en temps réel par des capteurs spéciaux et relayée instantanément sur des écrans, qui détermine le classement.
Cinq pays (Allemagne, Espagne, France, Grande-Bretagne et Italie), regroupés dans le G5 Athletics, ont mutualisé en 2016 l'expérience de Berlin, qui organisait en solo l'événement depuis 2011 au pied de la porte de Brandebourg.
- 'Voir et vendre' -
"Le but est de voir et de vendre l'athlétisme de façon différente. En 2017, l'idée est d'organiser les cinq étapes dans la deuxième quinzaine de septembre, après la Ligue de diamant", remarque Marco Sicari, délégué pour la Fédération italienne (Fidal).
Pour Frank Liebert, inventeur du concept à Berlin, le succès passe aussi par des règles "qui font appel à la stratégie, ce qui est excitant pour les spectateurs", alors que les stades sonnent parfois creux.
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L'Italienne Laura Strati au concours du saut en longueur au Fly Europe Paris, le 21 septembre 2016
A la perche, on ne retrouve pas la montée de barre systématique, comme pour les concours traditionnels, mais chaque concurrent choisit sa hauteur sans la dévoiler à ses adversaires.
Zurich et Bruxelles n'ont pas attendu pour monter dans le train, chacune mettant en lumière un concours le jour précédant les meetings de Ligue de diamant.
A la gare centrale de Zurich, où le lancer du poids avait, au début des années 2010, estomaqué les voyageurs, c'est le show de la perche qui fait désormais recette.
Bruxelles a donc repris le poids. "J'aimerais voir plus d'événements de ce genre. Le public était incroyable", a souligné la Néo-Zélandaise Valerie Adams , double championne olympique, après le concours du 8 septembre sur la Grand-Place.
- Champions en liberté -
Si à Berlin et Paris, où les plateaux n'étaient pas des plus relevés, les performances ont fait défaut, c'est bien sur une place de Belgrade, le 11 septembre, que la sauteuse en longueur serbe Ivana Spanovic , médaillée de bronze aux Jeux, a battu, avec 7,10 m, son record national.
Le Kényan David Rudisha a lui établi une meilleure performance mondiale officieuse sur 500 m, en 57 sec 69/100e, lors des Great North CityGames à Gateshead, dans la banlieue de Newcastle (Angleterre), devant quelque 20.000 personnes, le 10 septembre.
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L'Espagnol Angel Rodriguez au Fly Europe Paris, le 21 septembre 2016
Le Great North Run de Manchester, lui, a déjà accueilli la légende du sprint Usain Bolt sur 150 m.
Et puis il y a la tradition de lancer du marteau au-delà du fleuve Oder, à Wroclaw (Pologne), avec un record officieux d'une rive à l'autre (79,83 m) pour la Polonaise Anita Wlodarczyk , la patronne de la discipline.
Finalement, ces manifestations constituent aussi un retour aux sources pour le premier sport olympique. Quand, à la fin du XIXe siècle, les milers s'affrontaient dans les campagnes anglaises ou sur une avenue de Manhattan.