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L'école française de la discipline a resplendi d'une lumière historique vendredi soir à Prague avec un triplé sur 60 m haies aux Championnats d'Europe en salle, commandé par Pascal Martinot-Lagarde .
Revenu de blessure (élongation de l'ischio gauche) juste à temps, +PML+ a soufflé la victoire sur la ligne (7 sec 49 contre 7.50) à Dimitri Bascou, auteur de 7 sec 46 en demi-finale.
Profitant de l?aspiration de ses aînés, le prodige Wilhem Belocian , champion du monde juniors en 2014, a complété le podium en 7 sec 52.
Le scénario rêvé a fait oublier que Renaud Lavillenie , détenteur du record du monde de la perche (6,16 m), avait dû s'y reprendre à trois fois pour passer la seule mesure tentée, à 5,70 m, suffisante pour aller en finale samedi.
"C'était pas vraiment gagné. Je ne savais pas ce que j'avais dans les jambes. Vraiment, je ne l'ai su qu'après la série ce matin (gagnée en 7 sec 58)", a rappelé +PML+.
- 'Les trois ensemble' -
"Dans la chambre d'appel, on s'est bien +checkés+ et encouragés avec Dimitri, et sur la ligne d'arrivée, on était tous les trois ensemble", a résumé Martinot-Lagarde, déjà bardé à 23 ans de médailles mondiales et européenne sur 60 m haies.
Dès lors, la fête pouvait commencer avec l'inévitable drapeau sur les épaules, et les embrassades.
Travailleurs de l'ombre, les entraîneurs sont restés en retrait, attentifs à parler à voix basse.
Il y avait là Giscard Samba, qui l'an dernier encore entraînait tous les meilleurs hurdlers français, et s'est retrouvé cet hiver avec le seul Bascou, après les départs de +PML+ et de Cindy Billaud , la vice-championne d'Europe à Zurich.
"Dimitri prend un moins bon départ qu'en demi-finale. Il est très bas et cela affecte la suite de sa course. Dans cette discipline très technique, il faut être métronome. Le premier adversaire c'est la haie", explique le technicien basé à Créteil.
"Les haies, j'ai aimé dès ma première expérience, un 200 m minimes en Guadeloupe. C'est une sensation de voler, de dominer l'obstacle", s'émerveille Belocian, qui devait rentrer dans les Caraïbes après les Championnats de France à Aubière (Puy-de-Dôme). Mais son chrono (7.53) lui a fait prendre un autre vol.
Ketty Chaman, du CREPS de Pointe-à-Pitre, se souvient de "ce gamin déjà si doué naturellement pour les haies".
- Foulées contraintes -
Le Martiniquais Bascou parle de gammes de piano pour faire entendre la musicalité des haies hautes. Il évoque aussi le cheval de saut d'obstacles, les foulées forcément raccourcies entre les haies pour ne pas les enfoncer, le genre casse-cou.
"C'est une course de vitesse avec des contraintes. J'ai toujours apprécié l'adversité", ajoute-t-il.
+PLM+, échassier portant des manchons noirs aux deux bras -pure coquetterie-, était arrivé à Zurich en grand favori du 110 m haies. Mais trop suffisant -il avait d'ailleurs fait amende honorable-, il était reparti avec le bronze, et encore après la disqualification de Bascou.
"Le scénario de la course aujourd'hui est normal, celui de Zurich ne l'était pas. Ça a tapé de tous les côtés, je me suis +mangé+ des bras. Il y a eu des disqualifications", a tenu à rappeler le sociétaire de Montgeron.
Favorite du pentathlon, la superbe britannique Katarina Johnson-Thompson a gagné avec 5000 points, tout près du record du monde de l'Ukrainienne Natalia Dobrynska (5013) qu'elle a laissé filer dans le 800 m. Mais auparavant, la jeune femme avait franchi 6,89 en longueur et 1,95 m à la hauteur. De quoi laisser sans voix Antoinette Nana Djimou , la tenante du titre, seulement cinquième.