Happy Birthday : |
© AFP/Adrian Dennis
Le Cubain Dayron Robles
après la finale du 110 mètres haies lors des jeux Olympiques de Londres, le 8 août 2012
La rupture est consommée entre Dayron Robles et la Fédération cubaine qui l'a exclu de la sélection et veut l'empêcher de concourir dans toutes les compétitions, mais le champion olympique 2008 du 110 m haies espère continuer à courir en meetings grâce à une licence obtenue à Monaco.
L'exclusion de la sélection cubaine -ce qui le prive de facto des Mondiaux de Moscou (10-18 août)- est la conclusion logique d'un bras de fer que le hurdleur a initié.
Et à 26 ans, la carrière de Robles prend donc une nouvelle orientation, loin de La Havane.
En janvier, cinq mois après s'être blessé en finale des JO-2012, le hurdleur avait fait part à la Fédération cubaine de son désir d'émancipation. Mais c'est sa décision de participer au meeting de Turin le 8 juin sans l'aval de sa Fédération, qui a été l'élément décisif, et le point de non-retour.
Par mesure de rétorsion, Cuba lui a retiré sa licence et fait savoir à l'IAAF, la Fédération internationale, que Robles n'avait plus l'autorisation de courir.
"Cuba n'a pas autorisé Dayron (Robles) à concourir pour un problème de discipline et d'éthique sportive", a expliqué vendredi Alberto Juantorena , président de la Fédération cubaine d'athlétisme sur le site internet de l'hebdomadaire Trabajadores.
Selon les règlements de l'IAAF, "aucun athlète ne peut participer à des compétitions internationales s'il n'est pas affilié à un club ou à la Fédération d'un pays", rappelle le double champion olympique du 400 m et du 800 m en 1976.
Il n'écartait pas toutefois que Robles ait pu prendre une licence dans un club étranger pour continuer à s'aligner en meeting.
De fait, quelques heures après, le manager de Robles, Tony Campbell, a annoncé à l'AFP que son athlète était en possession d'une licence monégasque depuis une semaine.
Retour à Reims vendredi
"Nous comprenons la décision de la Fédération cubaine", a confié à l'AFP Tony Campbell. "C'était la décision de Dayron. Il avait dit à la fédération qu'il ne voulait plus courir pour Cuba. La seule chose à faire pour nous était de trouver un club. Et il a une licence depuis une semaine exactement, à Monaco", a-t-il expliqué.
"Il l'a eue le jour même du meeting de Göteborg, mais n'avait pas encore passé les examens médicaux, c'est pourquoi il n'a pas pu courir. Maintenant, les examens médicaux ont été faits, et il possède une licence à Monaco en bonne et due forme. Il respecte donc les conditions de l'IAAF et il n'y aura pas de problème."
Pour Campbell, Robles pourra donc s'aligner comme prévu le 28 juin au meeting de Reims, et pense même que son poulain peut viser "13.20".
Cuba ne devrait cependant pas s'avouer aussi facilement vaincu.
"Nous allons maintenir la position initiale devant le Conseil de l'IAAF, parce que nous sommes contre le vol d'athlètes de pays sous-développés par les grandes puissances", a ajouté Juantorena, également auteur du doublé 400 m-800 m aux JO-1976.
Ce qui peut laisser sous-entendre, à terme, un changement de nationalité pour Robles, une hypothèse sur laquelle son agent ne s'est pas prononcé. S'il franchit le pas, il devra cependant attendre deux années avant de pouvoir concourir pour son nouveau pays en grand championnat, aux Mondiaux-2015 voire aux JO-2016 de Rio.
Robles se trouve actuellement en France avec son entraîneur Santiago Antunez. Il a notamment rencontré les techniciens français jeudi à l'Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance).