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© AFP/ADRIAN DENNIS
Le président de l'IAAF Sebastian Coe
(g) et Nick Davies, alors secrétaire général adjoint, le 9 novembre 2015 à Londres
La commission d'éthique de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a exclu mardi Nick Davies, ancien conseiller du président Sebastian Coe , dans le cadre du scandale de dopage en Russie et ses ramifications au sein de l'instance.
M. Davies, auparavant porte-parole et secrétaire général adjoint de l'IAAF, avait été suspendu à titre provisoire le 10 juin 2016.
Ecarté du pouvoir pour avoir notamment menti sur des fonds suspects versés sur son compte bancaire, Nick Davies pourra néanmoins continuer à travailler au sein du monde de l'athlétisme. Il devra aussi s'acquitter de 5.000 euros de frais de procédure.
M. Davies peut faire appel de cette décision auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) à Lausanne, précise la commission.
Nick Davies s'était de lui-même mis hors-jeu le 23 décembre 2015.
L'épouse de Nick Davies, Jane Boulter-Davies, salariée du département compétitions, et Pierre-Yves Garnier, responsable du passeport biologique à la Fédération internationale au moment des faits, peuvent d'ores et déjà réintégrer leur poste.
Ils devront pour leur part payer chacun 2.500 euros de frais de procédure.
Dans un communiqué, l'IAAF a souligné que "Pierre-Yves Garnier et Jane Boulter-Davies retourneront à l'IAAF demain (mercredi, ndlr)". M. Garnier retrouvera bien son poste, sans condition, tandis que l'épouse de Nick Davies intègrera le service des compétitions, avec "une période de probation de six mois".
- 30.000 EUR pour Nick Davies -
Nick Davies, Jane Boulter-Davies et Pierre-Yves Garnier sont soupçonnés d'avoir reçu des sommes d'argent, (30.000 euros pour le premier) de la part de Papa Massata Diack, le fils de Lamine Diack, ex-président de l'IAAF, afin d'étouffer des cas de dopage dans l'athlétisme russe.
Ces trois personnes étaient mentionnées dans un courriel que Papa Massata Diack aurait envoyé à son père Lamine Diack, alors président de l'IAAF, le 29 juillet 2013, quelques jours avant les Championnats du monde d'athlétisme à Moscou.
Le fils Diack y expliquait que le président de la Fédération russe d'athlétisme, Valentin Balakhnichev, lui avait demandé d'intervenir auprès des membres de l'IAAF potentiellement gênants, dans le cadre des suspicions de dopage autour de plusieurs athlètes russes, d'autant que des révélations juste avant les Mondiaux seraient catastrophiques financièrement (affluence et recettes marketing).
Dans ce plan, MM. Davies et Garnier et Mme Boulter-Davies étaient censés prévenir d'éventuels problèmes par "un travail de lobbying et d'explication", auprès des médias notamment.
Lamine Diack est poursuivi depuis novembre 2015 pour corruption et blanchiment aggravé et son fils, ex-consultant marketing de l'IAAF jusqu'en 2014 et soupçonné d'avoir été l'un des principaux acteurs de ce système, fait l'objet d'un mandat d'arrêt émis par la France. Il réside actuellement au Sénégal.
La Russie a été suspendue par l'IAAF en novembre 2015, ce qui a privé ses athlètes des jeux Olympiques de Rio en août 2016.
La décision de la commission d'éthique intervient le même jour où le parlement britannique a annoncé que Lord Coe était "au courant" du dopage d'Etat en Russie avant que le scandale n'éclate.
Or, le président de l'IAAF et double champion olympique du 1500 m (1980/1984), auditionné en décembre 2014 devant le même parlement, avait auparavant déclaré qu'il n'était pas au fait "d'accusations spécifiques concernant la corruption de la lutte antidopage en Russie."