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La lutte contre le dopage en Russie, les liens d'affaires entre Sebastian Coe , président de la Fédération internationale d'athlétisme et Nike: le conseil de l'IAAF se réunit jeudi à Monaco, alors que l'instance est secouée par différents scandales.
Alors que la réunion a débuté jeudi matin, la Russie a d'ores et déjà fait savoir qu'elle renonçait à faire appel de sa suspension, ouvrant la voie à la remise à plat de son système antidopage.
L'IAAF doit désormais se pencher sur le sort qui sera réservé à la Russie, dont le dopage organisé a été révélé le 9 novembre par le rapport d'une commission d'enquête indépendante de l'Agence mondiale antidopage (AMA).
Quatre jours plus tard, l'IAAF a frappé fort en suspendant la Russie de toute compétition, ouvrant ainsi la porte à une possible absence des athlètes russes lors des prochains JO, à Rio dans neuf mois.
La discussion sur une éventuelle levée de la suspension n'est évidemment pas d'actualité. Et interviendra plus probablement lors d'une autre réunion du conseil, en mars à Cardiff.
La Fédération internationale devrait discuter des critères qui permettront de juger dans les prochains mois les efforts effectués - ou non - par la Russie.
Les grandes lignes sont connues: briser l'omerta, prendre des mesures disciplinaires, lutter contre le trafic de produits, repenser le programme de lutte antidopage et structurer les instances de contrôles (agence nationale antidopage, laboratoire d'analyses), elles aussi mises au ban après la suspension de leurs accréditations par l'AMA.
En attendant, la Fédération russe (ARAF), en renonçant à faire appel, accepte de facto que son éventuelle réintroduction dans le giron athlétique dépende de l'avis de la commission d'inspection mandatée par l'IAAF et qui se mettra au travail dans les prochaines semaines.
"L'ARAF confirme qu'elle accepte que son rétablissement par le conseil en tant que membre de l'IAAF interviendra à la suite des recommandations de la commission d'inspection qui décidera si les critères ont été remplis", a écrit l'IAAF dans un communiqué.
-'Corriger la situation'-
"Nous n'avions pas l'intention de faire appel. Nous avons estimé qu'il était préférable de corriger la situation depuis la base aussi rapidement que possible", a expliqué Vadim Zelichenok, président par intérim de l'ARAF auprès de l'agence R-Sport.
"Nous avons accepté (la décision) et commencé à corriger les manquements (...) plutôt que prolonger l'agonie et attendre jusqu'à être giflé encore plus sérieusement", a-t-il ajouté.
"Dans les jours qui suivront le conseil, il y aura une consultation avec l'AMA et ensuite la ratification par l'équipe d'inspection des critères définitifs avant la transmission à la Fédération russe d'athlétisme (ARAF)", a précisé l'IAAF à l'AFP.
Le gouvernement de l'instance devrait aussi discuter de la création d'une structure interne à l'IAAF assurant les contrôles antidopage et les éventuelles sanctions des meilleurs athlètes au monde. Cela figurait dans le programme de Sebastian Coe , et au vu de l'actualité, cela ne peut être remis à plus tard.
Sebastian Coe , lui aussi, sera au centre des discussions.
Le président de l'IAAF, en poste depuis août dernier, s'était présenté comme le chevalier blanc de l'athlétisme, mais il se trouve pris dans une autre tourmente, accusé de conflit d'intérêts.
C'est la presse britannique, et notamment la BBC, qui a mené la charge ces derniers jours, dévoilant un mail compromettant qui laisse supposer que Coe, ambassadeur rémunéré par l'équipementier Nike, aurait fait du lobbying pour que la ville d'Eugene (Etats-Unis) obtienne l'organisation des Mondiaux-2021.
Or, Eugene, c'est le berceau de l'équipementier Nike qui, selon diverses sources, verse à Coe 100.000 livres sterling par an (142.000 euros).
Dans le contexte, cela tombe mal. Il se pourrait donc que Coe annonce par la même occasion la fin de sa collaboration avec Nike, tuant dans l'oeuf cette autre polémique.
L'IAAF, il est vrai, a déjà suffisamment de problèmes à gérer.