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La lutte contre le dopage en Russie, les liens d'affaires entre Sebastian Coe , président de la Fédération internationale d'athlétisme et Nike: le conseil de l'IAAF se réunit jeudi à Monaco, alors que l'instance est secouée par différents scandales.
La nuit sera probablement tombée sur la Principauté lorsque la très attendue conférence de presse de l'IAAF, programmée à 18h30 locales (17h30 GMT), débutera.
Plus de 80 journalistes venus d'une douzaine de pays sont attendus à l'hôtel Fairmont Monte Carlo, +réquisitionné+ pour l'occasion. L'actualité athlétique, de fait, se situe bien au-delà des pistes actuellement.
Au premier rang des dossiers, la Russie, dont le dopage organisé a été révélé le 9 novembre par le rapport d'une commission d'enquête indépendante de l'Agence mondiale antidopage (AMA).
Quatre jours plus tard, l'IAAF a frappé fort en suspendant provisoirement la Russie de toute compétition, ouvrant ainsi la porte à une possible absence des athlètes russes lors des prochains JO, à Rio dans neuf mois.
Le conseil du jour est la première réunion du gouvernement de l'IAAF où les élus seront présents physiquement depuis que le scandale a éclaté.
La Fédération internationale devrait discuter des critères qui permettront de juger dans les prochains mois les efforts effectués - ou non - par la Russie dans la lutte contre le dopage.
Les grandes lignes sont connues: briser l'omerta, prendre des mesures disciplinaires, lutter contre le trafic de produits, repenser le programme de lutte antidopage et structurer les instances de contrôles (agence nationale antidopage, laboratoire d'analyses), elles aussi mises au ban après la suspension de leurs accréditations par l'AMA.
- Consultation avec l'AMA -
"Dans les jours qui suivront le conseil, il y aura une consultation avec l'AMA et ensuite la ratification par l'équipe d'inspection des critères définitifs avant la transmission à la Fédération russe d'athlétisme (ARAF)", a précisé l'IAAF à l'AFP.
La discussion sur une éventuelle levée de la suspension n'est évidemment pas d'actualité. Et interviendra plus probablement lors d'une autre réunion du conseil, en mars à Cardiff.
Le gouvernement de l'instance devrait aussi discuter de la création d'une structure interne à l'IAAF assurant les contrôles antidopage et les éventuelles sanctions des meilleurs athlètes au monde. Cela figurait dans le programme de Sebastian Coe , et au vu de l'actualité, cela ne peut être remis à plus tard.
Sebastian Coe , lui aussi, sera au centre des discussions.
Le président de l'IAAF, en poste depuis août dernier, s'était présenté comme le chevalier blanc de l'athlétisme, mais il se trouve pris dans une autre tourmente, accusé de conflit d'intérêts.
C'est la presse britannique, et notamment la BBC, qui a mené la charge ces derniers jours, dévoilant un mail compromettant qui laisse supposer que Coe, ambassadeur rémunéré par l'équipementier Nike, aurait fait du lobbying pour que la ville d'Eugene (Etats-Unis) obtienne l'organisation des Mondiaux-2021.
Or, Eugene, c'est le berceau de l'équipementier Nike qui, selon diverses sources, verse à Coe 100.000 livres sterling par an (142.000 euros).
Dans le contexte, cela tombe mal. Il se pourrait donc que Coe annonce par la même occasion la fin de sa collaboration avec Nike, tuant dans l'oeuf cette autre polémique.
L'IAAF, il est vrai, a déjà suffisamment de problèmes à gérer.