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© AFP/
Le perchiste Renaud Lavillenie
au meeting Diamond League de Bruxelles, le 6 septembre 2013
Alors que les athlètes ont pour la plupart déjà troqué les pointes pour les tongs, Renaud Lavillenie termine sa saison ce week-end par le Décastar, pour battre le record mondial de la perche établi dans un décathlon, et pour changer d'air.
Avec l'Américain Ashton Eaton , champion olympique, du monde et recordman du monde de la discipline, le champion olympique de la perche sera l'attraction du rendez-vous annuel de Talence, la Mecque des épreuves combinées.
"Ca fait super longtemps que je veux en faire un, au moins depuis quatre ou cinq ans. Parce que l'ambiance est extrêmement proche de la perche. Et puis parce que j'aime bien toucher à tout", explique Lavillenie, qui, comme dans tout ce qu'il fait en athlétisme, s'est donc laissé guider par la passion.
S'il ne prétendra pas à la victoire finale, il aura tout de même un objectif précis: battre le record de la meilleure performance à la perche dans un décathlon, détenu par l'Allemand Tim Lobinger avec 5,76 m en 1999.
"Tant qu'à être le meilleur perchiste du monde, autant essayer de faire ce record du décathlon", plaide-t-il.
Son heure viendra le second jour, dimanche, si tout va bien, à l'occasion de la 8e épreuve, après le 100 m, la longueur, le poids, la hauteur, le 400 m (fin de la première journée), puis le 110 m haies et le disque.
Il devra ensuite gérer le javelot et le 1.500 m pour faire en sorte que son total à la fin du décathlon soit supérieur à 7.000 pts, pour être homologable.
"Je dois avoir un record personnel au décathlon, mais je ne sais pas de combien il est. Mon dernier doit remonter à 2003 ou 2004, lorsque j'étais cadet", sourit-il.
Son seul point de repère remonte donc à 2009 sur un heptathlon (5363 pts). Il a également quelques références récentes (14 sec 51 au 110 m haies, 7,37 m à la longueur) et d'autres repères plus anciens (1,89 m à la hauteur, 9,61 m au poids en 2008).
Lavillenie, qui vient de devenir le premier athlète masculin à remporter une 4e Ligue de diamant, entend aussi s'offrir une belle respiration, au terme d'un été qui ne lui aura pas souri autant que prévu.
"Après les championnats du monde (2e), j'étais énervé. Moscou m'a flingué nerveusement. J'avais besoin de changer d'air, de faire autre chose", explique-t-il.
La décision a donc été prise à ce moment, quand la déception était encore fraîche: "Je me suis dit que j'avais encore deux ans à attendre avant d'aller rechercher ça (le titre mondial). Un décathlon, ça fait longtemps que je veux en faire un, j'ai sauté sur l'occasion".
Depuis, le Clermontois a un peu changé ses habitudes d'entraînement, mais un peu seulement.
"Je suis vraiment un touche à tout", rappelle-t-il. "Courir et faire du saut en longueur, ce n'est pas étonnant car je le fais tout au long de l'année lors de mes entraînements. Me voir lancer le poids, évidemment, c'est plus surprenant c'est sûr", rigole-t-il.
Alors il s'est astreint à quatre séances spécifiques de lancers, en plus de son entraînement de perchiste: "Je me suis notamment fait une grosse séance pendant deux heures. 40 minutes de poids, 40 minutes de disque et puis 40 minutes de javelot. A la fin j'étais complètement fracassé, mais bon, ça me motivait".
© AFP/Franck Fife
L'Américain Ashton Eaton
après son tritre de champion du monde du décathlon le 11 août 2013 à Moscou
Il craint particulièrement le 400 m: "Je ne l'ai pas travaillé. Que j'aille vite ou non, je serai dans le même état physique, ça me mettra minable. Le 1500 m (dernière épreuve) ce sera différent, je prendrai ça comme un footing de récupération".
Après, il sera temps pour lui de partir en vacances. On ne jurera pas qu'il n'y fera pas un peu de sport, pour se détendre.