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Le perchiste le plus haut de l'histoire, Renaud Lavillenie , a pu mesurer l'immense popularité dont il jouit depuis qu'il a effacé des tablettes Sergueï Bubka, en venant assister aux championnats du monde d'athlétisme en salle qui se terminent dimanche à Sopot.
Il repartira lundi, comme la plupart des athlètes, sauf que lui aura entre-temps presque changé de sport: cloué au sol par une blessure au pied juste après son record du monde du 15 février (6,16 m), Lavillenie est le grand absent des épreuves de Sopot, mais il aura tout de même dû se plier à un marathon de sollicitations.
C'est désormais son lot presque quotidien, depuis que le nom de Lavillenie a effacé des tablettes celui de Bubka au sommet des perchoirs.
"Avec les JO, on fait partie d'un groupe, c'est un effet collectif de popularité que j'ai connu après mon titre. Là, en arrivant en France après mon record, j'ai vu le nombre de caméras et ça m'a mis la puce à l'oreille. Je ne suis pas habitué à ça moi ! Et ça n'a pas été un petit moment éphémère. C'est redondant, c'est une nouvelle page qui s'ouvre", raconte Lavillenie, présent en Pologne à l'initiative de la Fédération internationale (IAAF), notamment.
"J'ai eu le temps de souffler quand je suis rentré chez moi, avec la blessure je n'avais pas le choix. J'ai passé quasiment 7-8 jours sans rien faire du tout. J'en avais besoin".
- Effet Bolt, effet Lavillenie ? -
Depuis, avec une cicatrisation du pied qui doit lui permettre de retrouver l'entraînement sous 10 jours, le perchiste a répondu à de multiples sollicitations (show TV...), et commencé à ressentir des fourmis dans les jambes.
"Je ne suis pas du genre à aimer rester chez moi et ne rien faire. C'est bien déjà de me retrouver ici (à Sopot), de voir des médias, les responsables de la fédération, les athlètes... ça permet aussi de continuer à prendre conscience de ce qui s'est passé", glisse-t-il.
Lavillenie profite de chaque interview pour faire passer son message: avec la motivation, on peut réussir dans n'importe quel sport, quel que soit son physique.
"C'est aussi pour ça que je suis content de parler de mon record du monde. La perche a trop souvent favorisé les gros physiques et on écartait ceux comme moi. C'est un peu malheureux et c'est un plaisir de démontrer que tout est possible. C'est un peu comme avec l'effet Bolt il y a cinq ans, où il faisait une tête de plus que tout le monde et tout le monde se demandait comment il pouvait faire du sprint !".
En bon compétiteur, Lavillenie confie que sa présence à Sopot ravive en lui, si besoin était, sa motivation.
"Je suis content d'être sur le terrain, j'ai hâte de reprendre, même si les Championnats d'Europe étant au mois d'août je ne suis pas à une semaine près".
Présent en tribunes samedi après-midi pour assister à la finale de la perche et conseiller les Français, le recordman du monde le sera également dimanche, en amoureux du sport.
Ce que finalement, il n'a jamais cessé d'être et ce qui sera sans doute une des rares choses que son record du monde ne changera pas.
"Intérieurement pour moi, rien n'a changé. C'est juste que j'ai réussi à atteindre un objectif presque irréel. Il faut prendre ça en compte d'un point de vue personnel. Je fais ce sport parce que je l'aime. L'important pour moi, c'est courir et sauter, le reste je m'en fous ! Et je n'ai pas envie de me contenter d'une seule performance".