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L'Agence mondiale antidopage a annoncé vendredi son intention de lancer "urgemment" une enquête sur les accusations de dopage dans l'athlétisme lancées par le Sunday Times et la chaîne de télévision allemande ARD au début du mois.
"L'AMA s'engage à assurer la protection de la confidentialité des athlètes, et c'est pourquoi elle a demandé à sa commission indépendante d'ouvrir urgemment une enquête", a déclaré le président de l'organisation Craig Reedie dans un communiqué.
"Nous avons confiance dans l'IAAF, qui a officiellement accepté de coopérer entièrement avec la commission en ce qui concerne ses investigations", a-t-il ajouté, "déplorant la manière dont les données (divulguées par le Sunday Times et ARD) ont été obtenues, ont été transmises (à ces médias) et ont été analysées".
L'AMA a promis de s'attaquer à la base de ce scandale de dopage supposé, mais a également insisté sur le droit des athlètes à être considérés comme propres tant que la preuve d'un dopage n'est pas apportée.
Le directeur général de l'AMA, David Howman, qui a déjà assuré que ce serait "imprudent" de tirer des conclusions à partir des données divulguées, a mis en garde contre toute accusation contre les athlètes. "Une partie des données est antérieure au passeport biologique, introduit en 2009. Ces données ne peuvent pas suffire pour établir, juridiquement ou non, des faits de dopage, a-t-il ajouté. De plus, des résultats sanguins atypiques, qui peuvent apparaître dans les échantillons de 2009-2012, ne signifient pas nécessairement la prise de substance dopante".
L'AMA s'était déjà dite "très inquiète" dimanche après la diffusion d'un documentaire sur la chaîne allemande et détaillé par le journal dominical britannique à trois semaines des Mondiaux d'athlétisme de Pékin (22-29 août).
Les spécialistes du dopage australiens Michael Ashenden et Robin Parisotto, qui ont pu prendre connaissance des informations obtenues par les deux médias, ont conclu que le dopage était beaucoup plus répandu que ce qui été admis jusqu'alors. David Howman a lui rappelé que le règlement de l'AMA stipule qu'il faut l'unanimité entre trois experts pour que l'utilisation de substances interdites par un sportif soit avérée.
Selon le Sunday Times et ARD, qui fondent leurs accusations sur une base de données détenue par la fédération internationale de l'athlétisme (IAAF) de 12.000 échantillons sanguins prélevés entre 2001 et 2012 concernant 5.000 athlètes, sur les 146 médaillés mondiaux ou olympiques de 2001 à 2012 du 800 m au marathon, un tiers présenterait des valeurs suspectes.