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"Je suis très heureuse et ressuscitée", a déclaré mardi l'athlète indienne Dutee Chand, au lendemain de la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) de l'autoriser à nouveau à courir pendant deux ans.
Chand, championne d'Inde du 100 m des moins de 18 ans, avait été diagnostiquée "hyper-androgène" lors des Jeux du Commonwealth à Glasgow l'année dernière. Cette condition révélant un niveau de testostérone supérieur aux limites autorisées par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), l'athlète avait été suspendue.
"Je suis passée par des états de grande souffrance et me suis sentie humiliée", a déclaré à l'AFP par téléphone la jeune athlète de 19 ans, la voix étranglée par l'émotion. "Maintenant, je veux tout oublier".
"Je ne me suis jamais dopée, je suis née comme ça, et je tiens à remercier les juges (du TAS)", a insisté Dutee Chand, la troisième d'une famille de sept enfants, née dans une famille de tisserands de l'Inde rurale.
Le ministre indien des Sports, Sarbananda Sonowal, a déclaré à l'agence Press Trust in India que cette décision constituait représentait une "éclatante victoire" pour le pays.
L'objectif de Dutee Chand est maintenant de tenter de se qualifier pour les jeux Olympiques de Rio en 2016.
"Cela va être très dur, parce que ma forme a décliné. Mais ce n'est pas irréalisable, j'ai encore sept mois pour la retrouver".
Le TAS a motivé sa décision en annonçant vouloir attendre des précisions de la part de l'IAAF sur les preuves scientifiques démontrant l'impact du niveau de testostérone sur les performances sportives des athlètes hyper-androgènes, avant de se prononcer définitivement sur le dossier.
L'IAAF a annoncé dans un communiqué la tenue prochaine d'une "réunion entre ses experts et ceux du CIO pour s'entretenir sur la suite à donner à la décision du TAS".
Une autre athlète, beaucoup plus connue, la Sud-Africaine Caster Semenya , championne du monde 2009 et vice-championne olympique 2012 sur 800 m, présentait le même syndrome que Dutee Chand.
Quelques heures avant la finale des Mondiaux-2009, l'IAAF avait diligenté un groupe d'experts pour enquêter sur le genre sexuel de Semenya.
Après cette enquête, la Sud-africaine, très affectée par cette polémique, avait annoncé en février 2010 qu'elle arrêtait la compétition, puis s'était ravisée quelques mois plus tard, après que l'IAAF a donné son feu vert en juillet 2010.
L'yper-androgénie se caractérise par une sécrétion excessive d'androgènes, provoquant chez la femme atteinte de ce syndrome l'apparition de caractères masculins.