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A trois mois des Jeux de Rio, Doha donne le coup d'envoi vendredi de la prestigieuse Ligue de diamant, une bouffée d'oxygène après les révélations de l'automne dernier sur le dopage dans l'athlétisme, notamment d'un "système généralisé" en Russie.
Le président de la Fédération internationale (IAAF), le Britannique Sebastian Coe , est attendu vendredi à Doha. L'IAAF décidera en juin si elle autorise les athlètes russes à participer aux JO.
Les Russes bannis jusqu'à nouvel ordre des épreuves internationales, l'attention se portera sur le Kenya, l'autre puissance sous observation de l'IAAF et de l'Agence mondiale antidopage (AMA), fortement représentée à la première des 14 étapes du circuit majeur.
Huit Kényans sont ainsi au départ du 1500 m, dont le filiforme Asbel Kiprop, triple champion du monde (2011/13/15) et or olympique en 2008, ainsi qu'Elijah Manangoi, son dauphin en 2015 à Pékin.
Sur 3000 m steeple, la domination des coureurs des hauts plateaux est également certaine, avec en tête de file Ezekiel Kemboi et Conseslus Kipruto, partenaires d'entraînement.
Il manque certes la star absolue, le sextuple champion olympique de sprint Usain Bolt , parmi les quelque 80 médaillés olympiques et mondiaux. Mais la vitesse n'a pas été oubliée au programme.
Au 100 m, la Néerlandaise Dafne Schippers , vice-championne du monde sur la distance, affronte notamment la Jamaïquaine Veronica Campbell-Brown , l'Américaine Tori Bowie et l'Ivoirienne Murielle Ahouré.
- Merritt, la belle histoire -
Comme souvent sur le circuit majeur, le casting du 110 m haies est digne d'une finale olympique. Et Aries Merritt y sera.
Champion olympique en août 2012 à Londres et auteur dans la foulée du record du monde (12.80) à Bruxelles, l'Américain avait été rattrapé par la maladie en 2013, atteint d'une affection génétique rare. Le natif de Chicago s'était fait greffer un rein de sa soeur le 1er septembre 2015, quelques jours seulement après avoir remporté la médaille de bronze aux Mondiaux de Pékin.
Merrit, qui a effectué une rentrée en 13 sec 61 le 30 avril à Des Moines, pourra juger de ses progrès face notamment au Jamaïquain Omar McLeod, le hurdler de pointe de ce début de saison, qui l'a nettement devancé dans l'Iowa (13.08).
"Il y avait le froid et le vent (à Des Moines). Et j'ai été vraiment surpris par mon chrono de rentrée", a expliqué McLeod.
Le Français Dimitri Bascou, médaillé de bronze sur 60 m haies aux Mondiaux en salle de Portland, a également affiché sa forme, en signant 13 sec 27 le 23 avril à Saint-Denis de la Réunion, avec un vent trop généreux (+2,4 m).
Deux autres Tricolores ont fait le voyage de Doha: les triple sauteurs Teddy Tamgho et Jeanine Assani Issouf.
- Tamgho face à Taylor -
Champion du monde 2013 à Moscou, Tamgho est ensuite retombé dans le cycle des blessures, dont la dernière (rupture du talon d'Achille gauche) il y a un an à Doha. Auteur d'une rentrée victorieuse (16,63 m), le 2 avril à Gainesville (Floride), le Francilien se mesure vendredi à la référence, l'Américain Christian Taylor , champion olympique (2012), deux fois en or aux Mondiaux en plein air (2011/2015).
Petit par sa population (2,5 millions d'habitants), mais géant par sa propension à organiser de grands événements sportifs, le Qatar est riche aussi d'athlètes de premier plan.
Le longiligne Mutaz Essa Barshim , qui doit néanmoins se racheter d'une décevante quatrième place aux Mondiaux en salle, est le roi de la hauteur. Femi Ogunode, d'origine nigériane, engagé sur 200 m, est beaucoup moins connu.
A seulement 19 ans, Ellileh Haroun doit encore faire sa place au soleil. Mais ce spécialiste du 400 m a déjà bien commencé dans la carrière, médaillé d'argent en mars aux Mondiaux en salle de Portland.