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Le concours de la hauteur, avec le duel entre le Russe Ivan Ukhov , champion olympique, et le champion du monde ukrainien Bohdan Bondarenko qui pourrait se jouer à plus de 2,40 m, est l'un des sommets annoncés de la réunion de Rome, quatrième étape de la Ligue de diamant, jeudi.
"On verticalise", souligne un responsable de l'organisation, rappelant que l'athlétisme ne se limite pas au sprint.
Ca tombe à point: l'"Eclair" jamaïquain Usain Bolt , roi de la vitesse et icône de l'athlétisme mondial depuis sa razzia aux JO-2008 de Pékin, n'est pas là, en retard de préparation après une blessure à un pied.
D'autres peuvent ainsi se partager la lumière romaine. En premier lieu, les chevaliers de la hauteur masculine, qui vit son âge d'or. Ils sont cinq à avoir franchi une barre à 2,40 m et plus depuis un an. Et ces cinq-là se retrouvent au "Stadio olimpico".
Vu d'Occident, et en regard de la grave crise ukrainienne, il serait tentant de +politiser+ le duel entre Bondarenko, originaire de Karkhiv, et Ukhov. Or, les deux s'entendent comme larrons en foire et refusent d'aborder le sujet.
"C'est une situation triste. Ma mère est d'ailleurs ukrainienne", remarque pour sa part Valentin Balakhnitchev, président de la Fédération russe d'athlétisme. Dans les années Soixante, la hauteur avait déjà un forte connotation politique. Cela n'empêchait pas Valeriy Brumel , champion du +ventral+ et alors aussi célébre que l'astronaute Youri Gagarine, d'entretenir des rapports fraternels avec les sauteurs US.
- Brumel l'Ukrainien -
Au temps de l'Union Soviétique, les meilleurs de la spécialité venaient d'Ukraine. A commencer par Brumel. L'empire a éclaté mais la domination demeure, entretenue par la continuité. Champion olympique à Sydney, en 2000, Sergey Klyugin est désormais l'entraîneur d'Ukhov.
Autres membres de la confrérie des 2,40 m et plus, le jeune Qatari Mutaz Barshim et le Canadien Derek Drouin assurent que "le record du monde peut tomber" d'un meeting à l'autre. Le sommet à conquérir culmine à 2,45 m, établie depuis bientôt 21 ans par le Cubain Javier Sotomayor .
Luigi D'Onofrio, directeur du meeting intitulé au sprinteur italien Pietro Mennea , décédé en mars 2013, a bâti un programme qui fait la part belle à la diversité du premier sport olympique.
Ainsi le demi-fond propose les Kényans Asbel Kiprop, or olympique et deux fois champion du monde du 1500 m, et Ezekiel Kemboi , l'institution du 3000 m steeple (double champion olympique et trois fois sacré aux Mondiaux).
L'Ethiopien Mohamed Aman consent sur 800 m une revanche à Nijet Amos, du Botswana. Et sa compatriote Genzebe Dibaba , époustouflante durant l'hiver en salle, entend, sur 5000 m, laver l'affront de sa défaite à Doha, où elle avait subi le 9 mai la loi des Kényanes sur 3000 m.
L'affiche du 100 haies est royale avec le duel renouvelé entre l'Australienne Sally Pearson , or aux Jeux de Londres, et la jeune Américaine Brianna Rollins , championne du monde en titre.
L'Américain Justin Gatlin avait créé la sensation l'an dernier à Rome. Il y avait devancé Bolt sur 100 m (9.95 à 9.94).
Le New Yorkais a commencé la saison sur les chapeaux de roue, signant 9 sec 76 sur la ligne droite samedi dernier à Eugene (ouest des Etats-Unis). Certes le vent était irrégulier (+2,7 m/s), mais Gatlin n'a jamais été aussi fort depuis la fin du bannissement pour dopage qui l'avait éloigné des compétitions pendant quatre ans.
La délégation française, nombreuse et brillante la semaine dernière à Eugene (Etats-Unis), est réduite à trois éléments dans la capitale italienne.
Le quadruple champion d'Europe de sprint Christophe Lemaïtre, en forme, vise la victoire sur 200 m, et si possible un chrono sous les 20 secondes.