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Le demi-fond -marque de qualité en Principauté-, avec une tentative contre le record du monde du 1500 m masculin, et le saut en hauteur messieurs -une assurance désormais à 2,40 m-, constituent les points forts de la réunion d'athlétisme de Monaco, vendredi au stade Louis-II.
Mais c'est tout le plateau qui resplendit sous le soleil, le meilleur proposé jusqu'à présent cette saison en Ligue de diamant.
. A fond. Herculis est devenu la référence du demi-fond. Entre 2008 et 2013, le meeting a été à quatre reprises l'écrin de la meilleure performance mondiale (MPM) de l'année du 1500 m. En 2012 et 2013, elle fut signée par Kiprop (respectivement en 3:28.88 et 3:27.72). Ce qui autorise le champion olympique 2008 et double champion du monde (2011/2013) à s'attaquer au prestigieux record planétaire (3:26.00) du Marocain Hicham El Guerrouj , établi le 14 juillet 1998 à Rome. "Je reviens l'année prochaine pour battre le record", avait indiqué Kiprop après sa victoire 2013, agrémentée d'un nouveau record personnel.
Avec son gabarit hors norme (1,91 m/62 kg) et des segments longs qui lui permettent, soulignent les scientifiques, une "économie de course", Kiprop, 25 ans, possède des arguments. Il y a deux semaines à Paris, il a fait parler sa vitesse en réalisant la meilleure performance mondiale 2014 au 800 m, en 1 min 43 sec 34/100. "2 min 45 sec au 1200 m, c'est ce qui est prévu. Je le fais à l'entraînement. Je crains plus ce qui vient après", a remarqué le miler. La densité ne fera pas défaut dans cette épreuve. Avec Silas Kiplagat, autre Kényan, et le jeune Djiboutien Ayanleh Souleiman pour souffler la braise, Kiprop peut donc mettre le feu.
Autre distance d'emprise kényane, le 3000 m steeple. En 2011, un frisson avait parcouru les travées du stade monégasque quand Brimin Kipruto avait échoué à un centième du record du monde (7:53.63), propriété de son ex-compatriote Saïf Saeed Shaheen, passé sous +casaque+ qatarie.
Si Kipruto est bien là pour retenter le coup, Ezekiel Kemboi , le double champion olympique, blessé, a renoncé.
C'est tout le demi-fond qui se décline aux couleurs du Kenya. Requinqué par son récent chrono de Glasgow (1:43.34, égalant la MPM de Kiprop), David Rudisha , or olympique embelli du record du monde du 800 m (1:40.91) en finale des JO-2012, est redevenu le +boss+. Kiprop et Rudisha sont amis, résidant l'un et l'autre dans un périmètre de 200 m à Eldoret, le village des champions dans la Vallée du Rift. D'ailleurs, bien qu'appartenant à des groupes d'entraînements différents, ils débutent parfois leurs journées de préparation par un footing en commun.
. Hauteur d'étoiles. La référence planétaire du saut en hauteur (2,45 m) aura 21 ans ce 21 juillet. Mais rien n'assure le Cubain Javier Sotomayor qu'il en sera encore le propriétaire à cette date. Au terme d'une longue évolution, la hauteur a repris son envol. L'Ukrainien Bohdan Bondarenko (2,42 m) a fait sauter le verrou en s'attaquant plusieurs fois au record la saison dernière. Et quatre athlètes lui ont emboîté le pas, franchissant à leur tour 2,40 m et plus en plein air. Doté de chevilles explosives et porté par la souplesse de son corps, le Qatari Mutaz Essa Barshim (2,42 m également) possède le plus gros potentiel. Mais l'histoire de la discipline penche du côté de l'ex-école soviétique, avec le Russe Ivan Ukhov en champion olympique.
. Français au diapason. Monaco, c'est la porte d'à-côté, avec vue sur mer, pour les Bleus. Le hurdler Pascal Martinot-Lagarde , favori du 110 m haies aux allures de finale olympique, avec l'objectif avoué de descendre pour une première fois sous les 13 secondes, et Christophe Lemaitre , sur 200 m, sont les plus en vue d'une délégation tricolore fournie. Pierre-Amboise Brosse, lui, ne craint même pas Rudisha sur le double tour de piste. "J'apprends à chaque course, mais lui aussi. Il n'est pas imbattable", rappelle le Nantais de naissance.