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Le ministre russe des Sports a estimé lundi que les sanctions individuelles n'étaient pas du ressort de l'Etat, réagissant au documentaire diffusé sur une chaîne de TV allemande, selon lequel la Russie continue de violer les règles de la Fédération internationale d'athlétisme et de l'Agence mondiale antidopage (AMA).
"L'imposition de sanctions sur des personnes spécifiques et le suivi de leur application relèvent des agences antidopage compétentes, et non de l'Etat", a réagi Vitaly Mutko dans un communiqué.
"Evoquer la responsabilité de l'Etat lorsqu'il s'agit d'infraction individuelle est impossible", a ajouté le ministre. "Si des individus sont coupables, alors ils doivent être sanctionnés conformément aux règles en vigueur", a ajouté le ministre.
Le troisième volet d'un documentaire, diffusé dimanche soir sur la chaîne ARD, présente plusieurs exemples d'athlètes et entraîneurs russes qui continuent de violer les règles de l'IAAF et de l'AMA.
Il montre des images du coach d'endurance Vladimir Mokhnev, suspendu pour des allégations de dopage, toujours en charge d'un groupe d'athlètes dans une province reculée de Russie.
A la suite de cette diffusion, la Fédération russe d'athlétisme a réagi de son côté en annonçant avoir ordonné l'ouverture d'une enquête afin "d'analyser tous les incidents relevés dans le documentaire et enquêter minutieusement sur chaque cas".
"Nous ne laisserons aucun individu jeter une ombre sur l'athlétisme russe", a commenté la Fédération.
ARD avait lancé un pavé dans la mare le 3 décembre 2014 avec la diffusion d'un premier documentaire intitulé "Dossier secret sur le dopage: comment la Russie produit ses vainqueurs", révélant un dopage systématique couvert par les autorités nationales dans l'athlétisme.
Juste avant les Mondiaux-2015 à Pékin, ARD a diffusé un deuxième volet "Dopage - top secret: le monde opaque de l'athlétisme", avec de nouvelles accusations à l'encontre d'athlètes russes et kényans.
Début novembre, un rapport de la commission d'enquête indépendante mandatée par l'AMA à la suite de ces révélations mettait en lumière un dopage organisé dans l'athlétisme russe, au sein duquel l'Agence russe antidopage (Rusada) a aidé à dissimuler des cas positifs.
L'AMA avait dans la foulée déclaré la Rusada et le laboratoire moscovite antidopage non conformes au Code mondial antidopage.
Peu après, l'IAAF avait suspendu la Russie de toute compétition d'athlétisme, ouvrant la porte à une possible absence des athlètes russes aux jeux Olympiques de Rio en août 2016.