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Effacer tous les records du monde et repartir de zéro est certes "tentant" mais cela salirait les "athlètes propres", a averti lundi Sebastian Coe , le président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), dans un entretien à l'AFP.
"Je sais que certains records sur les tablettes sont de vrais barrières, notamment chez les femmes, dans certaines disciplines", des records datant de "30 ou 40 ans", qui n'ont "probablement pas été établis de façon légitime", a reconnu Lord Coe, double champion olympique du 1500 m (1980 et 1984).
Mais effacer ainsi tous les records serait injuste pour les athlètes qui les ont battus sans recourir au dopage, a insisté l'Anglais, interrogé sur la proposition du patron de la Fédération anglaise d'annuler tous les records du monde, pour éviter la suspicion générale.
"Il faut être très prudent, même si je comprends la frustration" de certains, a insisté Sebastian Coe : "Le débat est légitime. Mais je comprends aussi la nervosité de ces athlètes propres qui détiennent des records qu'ils ont battus de façon normale", face à une mesure qui "impliquerait implicitement qu'ils ne l'ont pas fait en restant propres".
L'Ethiopienne Genzebe Dibaba et la Polonaise Anita Wlodarczyk ont établi de nouveaux records du monde en 2015, respectivement sur 1500 m et au marteau. Mais ces records sont devenus rares désormais, la plupart des meilleures références mondiales féminines remontant encore aux années 1980 ou 1990 et restant hors d'atteinte des athlètes actuels.
L'IAAF est critiquée de toutes parts pour avoir trop longtemps fermé les yeux sur le dopage, le rapport d'une commission d'enquête indépendante de l'Agence mondiale antidopage (AMA) ayant même parlé, jeudi 14 janvier, d'une corruption "faisant partie intégrante" de la Fédération internationale.
Président de l'IAAF pendant quinze ans jusqu'en août, avant Sebastian Coe , le Sénégalais Lamine Diack a ainsi été présenté par cette commission d'enquête comme l'instigateur d'un système "népotique" impliquant deux de ses fils, réseau par lequel auraient été perçus des pots-de-vins extorqués auprès d'athlètes russes en échange de la non révélation de contrôles antidopage positifs.