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Face aux nouveaux éléments dévoilés par les médias sur un dopage de grande ampleur dans l'athlétisme, Thomas Bach a assuré que le CIO appliquerait le principe de "tolérance zéro", le président de l'IAAF, Lamine Diack soupçonnant lui une manoeuvre visant à une "redistribution des médailles".
La 128e session du Comité international olympique en Malaisie qui a offert les jeux Olympiques d'hiver 2022 à Pékin et qui s'achevait lundi à Kuala Lumpur n'a donc finalement pas été un long fleuve aussi tranquille que cela.
Lamine Diack, président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) et à ce titre membre du CIO, ne s'était pas encore exprimé sur les nouveaux éléments révélés par la chaîne de télévision ARD et le quotidien britannique Sunday Times, visant notamment des athlètes russes et kényans: selon l'analyse d'une base de données de 12.000 échantillons sanguins détenue par l'IAAF, sur 5.000 athlètes testés entre 2001 et 2012, 800 présenteraient des valeurs sanguines "suspectes ou hautement suspectes".
Sur les 146 médaillés mondiaux ou olympiques de 2001 à 2012, du 800 m au marathon, un tiers présenteraient des valeurs suspectes.
La star planétaire de l'athlétisme, le Jamaïcain Usain Bolt , double champion olympique du 100 m et 200 m à Pékin (2008) et Londres (2012), ne figure pas parmi ces athlètes aux échantillons sanguins suspects, selon ARD et le Sunday Times, qui ne donnent l'identité d'aucun des coureurs douteux.
- L'IAAF après la Fifa -
Lundi matin, Thomas Bach a donc "exceptionnellement" donné la parole à M. Diack, président pour encore deux semaines de l'IAAF, avant l'élection de son successeur (Serguei Bubka ou Sebastian Cole) à Pékin avant les Championnats du monde.
"Il y a derrière tout cela une volonté de redistribution de médailles, faisons-y attention", a mis en garde le Sénégalais.
"Nous avons vu les déclarations à la télévision allemande et dans la presse britannique. Nous en prenons acte. Notre bureau travaille et va répondre à toutes ces questions", a-t-il ajouté: "Tranquillement, je laisse le bureau étudier cela. Nous répondrons à toutes ces allégations".
Après les affres de la Fifa et de son président Sepp Blatter, lui aussi membre du CIO (jusqu'à l'élection de son successeur en février 2016) mais absent à Kuala Lumpur, le CIO fait donc face, avec ces nouvelles accusations visant l'athlétisme, à des scandales qui secouent deux des plus grandes fédérations au monde, l'athlétisme faisant figure de pilier historique du mouvement olympique.
Le chef allemand du CIO, Thomas Bach, tout en appelant à la prudence sur les nouvelles accusations, a cependant réaffirmé que le CIO afficherait la plus grande fermeté.
- 'Spéculation' selon l'IAAF -
"S'il y avait des cas concernant des résultats aux jeux Olympiques, le CIO appliquerait le principe de tolérance zéro", a-t-il assuré devant la presse. "Mais pour le moment il n'y a rien de plus que des allégations et nous devons respecter la présomption d'innocence", a-t-il ajouté, précisant qu'il s'était entretenu dans la matinée avec Craig Reedie, le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA), lui aussi membre du CIO.
"Si tout cela est vrai, alors le problème est certainement plus important que ce que l'on avait jusqu'à présent pu admettre", avait déclaré ce week-end Richard Pound, l'ex président-fondateur de l'AMA.
Face à ces accusations, l'IAAF avait elle rappelé que les seuls contrôles antidopage fiables sont ceux menés en accord avec le protocole très strict établi dans le cadre du passeport biologique: "Toute autre approche (...) n'est que de la spéculation".
Sur le tartan, les performances récentes ne peuvent en tout cas qu'interroger. Ainsi ce record du monde du 1500 m établi à Monaco par l'Éthiopienne Genzebe Dibaba , faisant tomber une performance établie 22 ans plus tôt par une des "soldates" de "l'armée de Ma" Junren, le sulfureux entraîneur chinois dont les disciples carburaient officiellement au sang de tortues...
"Je crois que l'IAAF a toujours fait la preuve qu'elle était absolument consciente qu'elle ne pouvait pas se permettre qu'il y ait des doutes sur les performances accomplies par ses athlètes", a pourtant conclu M. Diack lundi.