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En 2009, peu après sa nomination à la tête de la Direction technique nationale de l'athlétisme, Ghani Yalouz avait fait des championnats de France un rendez-vous obligatoire pour les meilleurs athlètes tricolores: ils sont devenus un symbole de son action.
Jimmy Vicaut , Renaud Lavillenie , Christophe Lemaitre , Mélina Robert-Michon, ils seront tous là, sauf blessure, ce week-end à Villeneuve-d'Ascq pour une nouvelle édition des +France+, comme ils sont appelés dans le milieu.
Au milieu de ce beau monde trônera le DTN Ghani Yalouz, proche de ses athlètes au point, parfois, d'être qualifié de "Pater familias" par ses détracteurs. à
Au-delà des records de médailles récoltées aux Championnats d'Europe (Barcelone 2010, Zurich 2014), réunir les meilleurs et instiller un esprit d'équipe dans ce sport individuel constitue la grande réussite de Yalouz.
"Durant de nombreuses années, de nombreux athlètes +stars+ (...) déclinaient cette course, prétextant une douleur, un coup de mou, une fatigue passagère ou, avec arrogance et sans risquer la moindre sanction, refusaient de venir, ne cachant pas leurs mésententes et rivalités au grand public (..) Je refusais de valider et de m'associer à de telles pratiques", relate Yalouz dans une récente autobiographie écrite avec le journaliste Romain Schué "Bleu, Blanc, Or" (Éditions du Moment).
"Les mecs sont toujours à fond en portant les couleurs de leurs clubs. C'était un esprit à transférer en équipe de France. Au plus profond d'eux, ils avaient cet amour de l'appartenance", explique le DTN à l'AFP.
- Les forfaits contrôlés -
Cela passe donc pour lui par les championnats de France, rendez-vous qu'il fixe comme incontournable pour les athlètes qui souhaitent être sélectionnés pour les grands rendez-vous internationaux.
"Le mot obligatoire est peut-être un peu fort dans le sens où, ce qui compte, c'est le bien-être de l'athlète. L'idée est de valoriser l'équipe de France et donc de protéger l'intégrité physique des athlètes. Mais si blessure il y a doit, elle doit être constatée par le médecin fédéral, et pas un autre", explique Yalouz.
Le processus s'enclenche donc pour 2009, avec les championnats organisés à Angers. Malgré quelques réticences en demi-fond, les principales têtes d'affiche sont là.
L'année suivante, en 2010 à Valence, le DTN ajoute une autre exigence: courir dans la spécialité qui sera celle dans laquelle l'athlète sera sélectionné pour les championnats internationaux.
"On ne voit pas d'épéistes faire les championnats de France au sabre pour ensuite reprendre l'épée pour des Mondiaux", se justifie le vice-champion olympique de lutte 1996.
Petit à petit, les athlètes français vont donc prendre l'habitude de se côtoyer: le début d'un échange.
Ce nouvel état d'esprit va être renforcé par des stages en Afrique du Sud à chaque début de saison, et par les discours répétés du DTN sur "l'amour du maillot": cela restera probablement comme le symbole des années Yalouz, qui devrait quitter ses fonctions à l'issue des JO de Rio l'an prochain.
"C'était juste du bon sens. Il fallait aussi un retour vers les gens qui soutiennent les athlètes. Avec les meilleurs présents, c'était mieux pour tout le monde: les athlètes, les partenaires, les médias", résume le DTN.
De fait, ce week-end à Villeneuve d'Ascq, les tribunes devraient de nouveau être bien garnies, avec des conséquences directes: plus de billetterie, plus de droits télés.
Après une journée de vendredi qui lancera les épreuves combinées et offrira les premières finales, samedi sera marqué notamment par les finales du 100 m et du 100 m haies, alors que dimanche se clôturera avec la perche messieurs, les 110 m haies, et le 200 m.