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© AFP/Jasper Jacobs
Le sprinteur français Christophe Lemaitre
(c) le 10 février 2013 à Gand
En bon roi de l'athlétisme français, le champion olympique Renaud Lavillenie reçoit ce week-end chez lui à Aubière Christophe Lemaitre et Jimmy Vicaut pour des Championnats de France en salle qui pourraient consacrer une nouvelle hiérarchie dans le sprint tricolore, au moins cet hiver.
Pour la troisième année de suite, Lavillenie va concourir dans la salle où il s'entraîne chaque jour, le Stadium Jean-Pellez, l'un des très rares complexes capables d'accueillir en France ces championnats nichés en plein coeur de l'hiver.
Pour lui, invaincu depuis le début de l'année (5 victoires), ce rendez-vous prendra dimanche une nouvelle fois des allures d'aimable entraînement.
"Ce qui compte, c'est retrouver les vraies valeurs pour profiter des championnats de France à fond", explique Lavillenie, qui sera donc tour à tour conseiller pour sa compagne Anaïs Poumarat le samedi, puis pour les autres perchistes dimanche, avant d'entrer dans son concours et "aller très haut", selon son souhait.
"Une victoire à 5,80 m, c'est mon objectif de base", confie celui qui espère également améliorer sa meilleure performance mondiale de la saison (5,92 m) et, pourquoi pas, franchir les 6 m. "Il ne faut jamais se priver d'une belle performance", glisse-t-il.
"Piqûre de rappel"
L'autre attraction du week-end sera samedi le 60 m masculin où, dans la patrie de Michelin, Lemaitre et Vicaut n'ont nullement l'intention de se dégonfler alors que leurs trajectoires pourraient se croiser.
La star, c'est Lemaitre, mais l'homme en forme, c'est Vicaut.
"La concurrence va être rude avec Jimmy", concède Lemaitre dont les chronos hivernaux (6.64 au mieux) sont en deçà des espérances. La faute à des soucis de santé (entorse en novembre, refroidissement en février) et peut-être une certaine difficulté à appréhender pleinement ce professionnalisme qu'il appelle lui-même de ses voeux.
Signe des temps, Lemaitre, comme son entraîneur Pierre Carraz, ont déjà la tête tournée vers l'été. Car l'objectif principal de la saison reste les Mondiaux de Moscou (10 au 18 août), où le sprinteur entend effacer la déception des JO de Londres (6e sur 200 m).
"Je ne suis pas inquiet pour Aubière, ce n'est pas mon objectif", souligne Lemaitre, qui s'alignera également sur le 200 m dimanche. "Il se fait plaisir, l'indoor c'est une petite piqûre de rappel. Mais on jugera les gens l'été, pas l'hiver", tranche Carraz.
Evidemment, l'approche est différente pour Vicaut, actuel 3e meilleur performeur mondial (6.53). Lui d'ailleurs, sera bien présent aux Championnats d'Europe en salle de Göteborg (1-3 mars) - contrairement à Lemaitre - pour le grand rendez-vous de l'hiver.
Pour mieux préparer Aubière, Vicaut s'est même ménagé dans la semaine en déclarant forfait au Val-de-Reuil mardi où il aurait dû retrouver... Lemaitre.
Mais attention, pour réussir, Vicaut devra juguler son énergie et son stress, lui qui a déjà par le passé manqué des duels contre l'Aixois en raison de faux départs...
"Ah mais il n'y pas de pression à avoir", tempère le protégé de Guy Ontanon. "Je sais que je suis prêt et j'aimerais descendre mon chrono, pour battre Christophe".
Aubière sera aussi l'occasion pour Eloyse Lesueur (longueur) de parfaire sa préparation pour Göteborg, elle qui a déjà sauté cet hiver à 6,81 m, à trois centimètres de son record de France (6,84 m).