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Pierre-Ambroise Bosse , c'est Bonaparte jouant d'astuce à Arcole: le Girondin tait sa stratégie, mais assure qu'il lui faudra jouer "tactique" face à la coalition polonaise en finale du 800 m des Championnats d'Europe d'athlétisme, vendredi soir à Zurich.
Après son record de France (1:42.53) le 18 juillet à Monaco, la 2e performance mondiale de la saison, Bosse a mis à profit ces trois dernières semaines pour travailler ses gammes.
"J'ai calmé les ardeurs car il fallait relativiser et redescendre de ce petit nuage. Après tout ça, on est très excité, surtout un hyperactif dans mon genre, avait-il remarqué à la veille de l'Euro-2014. Un Championnat et une Diamond League, c'est vraiment un registre différent".
Il s'attendait déjà à croiser ses vieilles connaissances Adam Kszczot et Marcin Lewandowski: "Je pense qu'ils vont faire une course d'équipe". Depuis, Artur Kuciapski, le petit dernier (20 ans) de l'école polonaise, s'est également invité à la fête.
Cela n'inquiète pas l'entraîneur du Français, Bruno Gajer. "Peut-être vont-ils mettre une tactique en place, mais ce n'est pas facile, et chacun a un gros ego". D'ailleurs, après les demi-finales, Kszczot, vice-champion du monde en salle, a confié qu'il était "prêt pour toutes sortes de scénarios".
Et Lewandowski a abondé: "il n'y a pas de lièvre et chacun court pour soi-même. J'ai déjà couru 36 fois en 1 min 44 sec, j'ai 27 ans, je sais quoi faire. Bosse est super préparé, mais je viens pour gagner".
- Fausse piste -
"Je vous invite à revoir la course de Sopot (en Pologne, pour les Mondiaux en salle, ndlr), c'est une des courses les plus intéressantes que j'ai eu l'occasion de voir à la télévision. Peut-être qu'ils ne sont pas au courant que j'ai vu cette course. Peut-être vont-ils essayer de passer très vite et de me bloquer", a pourtant insisté Bosse.
Et si le Nantais de naissance s'amusait à emmener interlocuteurs et observateurs sur une fausse piste?: "Je sais ma tactique mais je ne vous la dirai pas. Vous verrez".
Mais peut-être l'a-t-on déjà vue aux Championnats de France où, pour éviter un piège ou plus simplement un incident de course dans la bagarre, Bosse s'est extirpé du groupe, progressivement, à l'entame du second tour.
C'est le sens de son discours. "J'ai fait une très, très grosse séance, avec un 400 m en 46 secondes. On n'a rien négligé. Les aspects tactiques de ma préparation et mon 1 min 42 sec vont me servir. J'ai complété avec de la muscu en explosivité".
Il en rajoute même: "Le 800 m, tu es obligé de travailler. Et puis j'ai pris un an pour passer de 1 min 43 sec à 1 min 42 sec. Je suis assez fort en vitesse, mais je n'ai pas progressé là-dessus. J'ai progressé dans le secteur aérobie" (seuil de résistanc, ndlr).
Finalement, sa seule crainte est l'enchaînement des tours. "Je ne suis pas un coureur de 1.500 m", rappelle-t-il. Mais assurément un vrai coureur de 800 m, l'épreuve qui requiert le plus de qualités physiques et mentales.