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© AFP/Kirill Kudryavtsev
Le sprinteur jamaïcain Usain Bolt
assiste à une fête dans le centre de Moscou avant les Mondiaux d'athlétisme le 4 août 2013
Débarrassé de ses principaux adversaires sur dopage ou blessure, Usain Bolt se prépare dans la sérénité à reconquérir le titre mondial du 100 m, et tripler la mise sur 200 m lors des Mondiaux d'athlétisme de Moscou qui débutent samedi.
A vrai dire, seul un faux départ, aussi inattendu que celui de Daegu (Corée du Sud) en 2011, peut venir troubler la domination du sextuple champion olympique de sprint.
L'actualité s'est chargée de vider les couloirs qui l'entourent, avec en prime une folle accélération ces dernières semaines.
Le 14 juillet, en quelques heures, Bolt a pris quelques longueurs d'avance supplémentaires sur la concurrence avec l'annonce des contrôles positifs de l?Américain Tyson Gay et du Jamaïcain Asafa Powell (qui n'était de toute façon pas qualifié en individuel).
Trois jours plus tard, sa foulée s'est encore faite plus légère avec la confirmation du forfait de Yohan Blake , son dauphin des JO et partenaire d'entraînement, insuffisamment remis d'une blessure à la cuisse droite.
Par la force des choses, débarrassé de ses principaux rivaux, Bolt devient son principal adversaire.
D'abord parce que le Jamaïcain a été retardé dans sa préparation en début de saison par des microblessures. Après une année 2012 fantastique, lors de laquelle le Jamaïcain a pu s'autoproclamer +légende vivante+ de l'athlétisme, Bolt a dû prendre le temps de soigner son corps.
Ensuite, parce qu'il serait tentant pour lui de céder à la facilité...
Mais le grand Jamaïcain n'apparaît vraiment pas d'humeur. Il a déjà trop souffert d'avoir laissé filer le titre mondial sur 100 m il y a deux ans, sans combattre. Et toute la saison, il n'a eu de cesse de rappeler son envie de reconquête.
Il a de la marge
© AFP/Glyn Kirk
Le sprinteur jamaïcain Usain Bolt
en compétition dans le relais 4 X 100 m du meeting anniversaire des jeux Olympiques de Londres en 2012, le 27 juillet 2013
Alors, après le meeting de Londres où il a établi la meilleure performance mondiale de la saison sur 100 m (9.85) si on enlève les chronos de Gay, Bolt s'est remis au travail.
De fait, sa domination ne saute pas aux yeux dans les bilans mondiaux épurés de Gay, Powell et Blake.
Sur 100 m, Bolt possède une très légère marge sur son compatriote Nesta Carter (9.87) et sur l'Américain Justin Gatlin (9.89).
Cela n'est pas non plus extravagant sur 200 m, où l'histoire devrait se jouer en famille avec son compatriote et partenaire d'entraînement Warren Weir (médaille de bronze aux JO-2012). Weir pointe à 6 centièmes de Bolt (19.73 contre 19.79), et le 3e est l'Américain Isiah Young, à 13 centièmes.
Mais sa domination ne peut se résumer à ces quelques chiffres. Car ses adversaires sont déjà quasiment tous à hauteur de leurs meilleures performances personnelles, alors que Bolt possède de la marge.
S'il s'approche de son top à Moscou - ce que ses dernières courses londoniennes tendent à faire penser - Bolt possède en réalité près de 30 centièmes de marge sur 100 m et plus d'une demi-seconde sur 200 m...
Dans ces conditions, tout laisse croire que Bolt n'aura pas besoin de s'inquiéter de la concurrence, donnée qui avait causé sa perte en 2011.
En difficulté avec son corps, sans marge sur ses adversaires et en particulier Yohan Blake , Bolt avait tenté de prendre le meilleur départ possible sur 100 m pour ne pas perdre sa couronne.
A Moscou, cette prise de risque s'avérera inutile. Et seul comptera pour lui le sérieux de sa technique, la qualité de ses derniers entraînements, et surtout sa faculté à se transcender dans les grands événements.
Et qui, dans ce domaine, peut douter de lui ?