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© AFP/Olivier Morin
Le Français Mehdi Baala
en demi-finale du 1500 m des Mondiaux, le 1er septembre 2013 à Daegu
Le double champion d'Europe et médaillé olympique d'athlétisme, Mehdi Baala , 35 ans, prend dimanche le départ de la 35e édition de Marseille-Cassis pour "retrouver le sport plaisir" avant de dire officiellement adieu à la piste.
Anonyme au milieu des "coureurs du dimanche". C'est ce que sera l'Alsacien, vice-champion du monde à Paris en 2003 derrière l'illustre Hicham El Guerrouj , double champion d'Europe sur 1500 m (à Munich en 2002 et Göteborg en 2006) et qui a rapporté des Jeux de Pékin en 2008 une rare médaille de bronze olympique à la France sur demi-fond, après la disqualification pour dopage du coureur de Bahreïn, Rachid Ramzi.
"La route pour moi, c'est synonyme d'amusement. Ce ne sera plus le haut niveau", confie Baala qui dimanche ne se fixe "aucun objectif de temps et n'a aucune ambition".
Loin des Kényans et des Éthiopiens qui boucleront en moins d'une heure les 20 km d'un parcours empruntant au km 10 le fameux Col de la Gineste et ses 327 m de dénivelé, le Strasbourgeois désormais installé à Lille "veut profiter de la course et du paysage".
Invité l'an passé par les organisateurs comme parrain, il revient donc cette fois pour courir, en compagnie de son ami, Marc Raquil , 36 ans, autre double champion d'Europe (400 m et 4X400 m) et champion du monde sur 4X400 m.
S'il la joue modeste, Baala n'en court pas moins encore "15 km par jour". Combien vaut-il aujourd'hui sur 1500 m ? "Aucune idée, j'ai pris un peu de poids et perdu un peu de muscle".
"Je continue à m'entraîner. Dire que je vais prendre ma retraite, c'est compliqué, ça ne me laisserait plus la possibilité de courir en compétition, explique l'athlète. Mais ce qui est sûr, c'est que je m'arrêterai cette année. Quand ? Je ne sais pas."
Ambassadeur du demi-fond
Il faut dire qu'entre sa mission d'ambassadeur du demi-fond auprès de la Fédération française d'athlétisme, les deux magasins de sport qu'il a ouverts à Strasbourg et Thionville, il "court encore contre le chrono".
"A la Fédération, je suis assez en électron libre, je donne des idées, j'ai envie d'aider, je veux faire évoluer les choses, explique l'athlète. Comme je m'entends très bien avec le président (Bernard Amsalem) et le directeur technique national Ghani Yalouz, on m'écoute beaucoup, même si je n'ai pas la prétention de tout savoir".
"Je travaille aussi avec une boîte de communication et de marketing sportif, Sportlab, pour développer des courses sur toute la France, avec un côté plaisir".
"Je pensais aussi avoir un peu plus de temps pour ma famille, mais en fait j'en ai moins qu'avant", dit-il.
Pour celui qui s'était fait connaître du grand public en terminant 4e du 1500 m des jeux de Sydney en 2000, à seulement 22 ans, l'absence du très haut niveau et de l'adrénaline qu'il procure ne sont-ils pas difficiles à vivre ? "J'étais à Moscou l'été dernier lors des championnats du monde. Je n'ai pas ressenti ce manque. Je suis terre à terre, je savais que je n'avais pas le niveau".
"Mais c'est vrai, courir vite et me faire plaisir, ça me manque. La baisse de pression aussi, les sollicitations. Mais je sais vers quoi je m'oriente, le sport fera partie de ma vie, c'est dans mes gènes, et je sais que des bons moments j'en aurai encore".