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© AFP/BORIS HORVAT
Le perchiste Renaud Lavillenie
lors du déCaNation au stade Delort à Marseille, le 13 septembre 2016
Après deux sorties rassurantes consécutives à sa blessure à la cuisse, le recordman du monde du saut à la perche (6,16 m) le Français Renaud Lavillenie espère "continuer à prendre des repères", samedi lors de l'étape de la Ligue de diamant à Eugene, à deux mois et demi des Mondiaux de Londres (4-13 août).
Q: Quel est votre état de forme après deux sorties en plein air?
R: "Pour l'instant tout va bien. Je suis sur des valeurs hautes par rapport à ce que j'aurais pu espérer il y a quelques semaines. J'ai fait une très bonne rentrée à Shanghai avec une 2e place et une perf à 5,83 m. J'ai fait ensuite 5,80 m aux interclubs dans un concours qui est très long et pas facile à gérer. C'est vraiment une très bonne chose. Au-delà de la performance, je suis avant tout déjà très content de faire des compétitions sans me poser la question de savoir si je serais capable de sauter ou pas. Actuellement, je peux m'entraîner sans aucune difficulté et je vais retrouver petit à petit mon niveau pour espérer être au mois de juillet en pleine possession de mes moyens et être capable de retrouver des performances intéressantes."
Q: Il semble y avoir une très grosse densité en ce moment à la perche...
R: "J'ai toujours eu de la concurrence. Tout le monde ne l'a pas tout le temps vu mais ce n'est pas la première année où tout le monde se frotte à moi. C'est comme ça depuis le début. Il y en a peut-être un ou deux de plus par rapport à d'habitude mais honnêtement, qu'il y ait dix mecs à 5,90 m ou trois avant les Championnats du monde, il n'en reste pas moins que sur un championnat, tout peut arriver et que ce n'est jamais gagné ou perdu d'avance."
Q: Qu'attendez-vous d'Eugene?
R: "L'objectif, c'est d'être dans la continuité du début de saison, de continuer à prendre des repères, d'essayer d'améliorer les performances et de prendre le rythme au fur et à mesure. L'objectif, c'est de gagner parce que j'ai gagné les 4 éditions précédentes et que je ne vais pas sur une compétition pour faire 2e ou autre. Si je veux gagner, ça sous-entend une hauteur, je ne vais pas gagner à 5,75 m. Mais il ne faut pas brûler les étapes. Si on veut absolument sauter haut, on peut faire n'importe quoi et se retrouver avec une performance médiocre avec une 6e ou 7e place. En jouant la gagne, ça nous oblige à construire quelque chose d'intelligent pour aller haut. Même si je fais plus de 6 m, toutes les cartes seront redistribuées à Londres. Il faut juste être patient et construire au fur et à mesure."
Q: La formule de la Ligue de diamant a évolué: les athlètes doivent désormais marquer des points tout au long de l'année pour se qualifier pour la finale du circuit où les compteurs sont remis à zéro. Qu'en pensez-vous?
R: "Ce règlement n'avantage personne. Avant, l'athlète le plus régulier était récompensé, ce qui était une très très bonne formule. Aujourd'hui, on peut se retrouver dans un scénario avec quelqu'un qui fait une saison moyenne mais un super concours en finale. Le vainqueur de la Diamond League sera donc peut-être moins connu et moins régulier. Je regrette ce changement. Je me mets à la place des organisateurs de meetings. Comment donner envie et comment essayer d'avoir tous les athlètes au cours de la saison si le seul objectif est sur le dernier meeting? On a un risque de perte de densité en terme d'affiches sur tous les meetings."