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© AFP/Vanderlei Almeida
Le sprinteur Jamaïcain Usain Bolt
lors d'une conférence de presse le 23 octobre 2012 à Rio de Janeiro
La star du sprint Usain Bolt , double triple champion olympique, ne saurait laisser à personne le titre d'athlète de l'année, samedi à Barcelone, point culminant des manifestations du centenaire de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF).
L'IAAF et son président Lamine Diack, qui lui sont gré d'avoir redoré le blason du premier sport olympique au moment où il était en butte aux affaires de dopage, ne pouvaient d'ailleurs rêver meilleur choix que le Jamaïcain.
Bolt a répondu présent sur le terrain, premier dans l'histoire à conserver les trois titres olympiques du sprint (100/200/4X100 m). Même s'il n'a pas égalé son Pékin-2008, où il avait aussi battu les trois records du monde, contre un seul, celui du relais, à Londres.
Beaucoup pourtant, au nom de la culture de l'athlétisme et de la grande histoire d'une discipline fascinante -aux frontières de la vitesse et de la résistance- auraient préféré David Rudisha . Le Kényan a embelli son or du 800 m d'un record du monde (1:40:91) et de sa superbe foulée.
Le troisième finaliste ne dépare pas au tableau d'excellence: l'Américain Aries Merritt . Champion olympique en août, le natif de Chicago s'est emparé du record du monde du 110 m haies (12.80) en septembre, demeurant en outre invaincu tout au long de la saison.
Si Bolt est quasiment assuré d'un quatrième trophée (après 2008, 2009 et 2011), l'Américaine Allyson Felix espère le remporter pour la première fois. Elle le mérite autant pour sa saison 2012 que pour l'ensemble de sa carrière.
Quadruple championne du monde sur la distance, la Californienne a enfin vaincu la malédiction du 200 m aux jeux Olympiques - 2e en 2004 et en 2008 derrière la Jamaïcaine Veronica Campbell-Brown - pour s'imposer à Londres. La gracile Allyson, 27 ans, a été aussi à la pointe des victoires des deux relais US.
Elle peut craindre néanmoins que l'heptathlète britannique Jessica Ennis, impériale devant son public, ne lui soit préférée en petit comité par Diack et le prince Albert de Monaco.
Fêter ses 100 ans à Barcelone pour l'IAAF, fondée le 17 juillet 1912 à Stockholm, a quelque chose d'anachronique. Mais ni la capitale suédoise ni les autorités du pays n'avaient manifesté un grand empressement pour recevoir les cérémonies.
C'est ainsi que Barcelone s'est mise en avant, dans un "package" comprenant aussi les Mondiaux juniors organisés au stade olympique en juillet et une grande exposition au musée olympique autour d'un siècle d'athlétisme et de ses héros.
Ils sont déjà 24 au panthéon (Hall of Fame). Peuvent y accéder les doubles champions olympiques ou du monde ayant également détenu un record du monde.
Ces critères ont pour inconvénient d'éliminer d'immenses champions qui n'ont jamais gagné le titre olympique, comme le miler américain Jim Ryun ou le fondeur australien Ron Clarke , barrés par l'altitude de Mexico en 1968.
D'autres étaient nés à une époque où la guerre n'admettait aucune trêve olympique. Ce fut notamment le cas de l'Allemand Rudolf Harbig , mort en soldat le 5 mars 1944. Quand il tomba sur le front ukrainien, à la tête de son unité parachutiste, le champion de Dresde détenait trois records du monde (400, 800 et 1000 m).
Enfin, il manquera samedi Carl Lewis , l'athlète du XXe siècle pour l'IAAF. Mais le "roi Carl", qui a touché neuf fois l'or aux Jeux entre épreuves de sprint et saut en longueur, a trop vivement critiqué Bolt pour l'y croiser.
En toute quiétude, le Jamaïcain pourra donc répéter son credo: "Je suis une légende".