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© AFP/Michael Heiman
Des coureurs à Central Park à New York, le 4 novembre 2012
Après l'annulation de dernière minute du célèbre Marathon de New York qui faisait polémique à la suite du passage de Sandy, de nombreux sportifs ont organisé dimanche leurs propres courses ou se sont rendus utiles en aidant les victimes de l'ouragan.
Dimanche matin, dès le lever du jour, des milliers de coureurs ont afflué à Central Park, beaucoup arborant avec fierté et une pointe de déception leurs dossards de marathoniens.
Lieu symbolique où chaque année 47.000 coureurs du monde entier franchissent la ligne d'arrivée après avoir arpenté 42,195 km de bitume new-yorkais, le parc, au centre de Manhattan, était une ligne de départ toute trouvée pour des dizaines de contre-courses organisées avec l'aide des réseaux sociaux.
"C'est un lieu de rassemblement naturel", explique Lance Svendsen, co-organisateur du "Marathon Malgré tout 2012".
Peu après l'annulation in extremis de la course par le maire de New York Michael Bloomberg vendredi soir, face aux critiques d'élus voyant dans son maintien un affront aux sinistrés et victimes de Sandy, M. Svendsen, du New Jersey voisin, a reçu un SMS d'un ami lui disant :"Courons malgré tout"!
© AFP/Mehdi Taamallah
Des coureurs à Central Park, à New York, le 4 novembre 2012
Quelques minutes après, une page Facebook était née, rassemblant rapidement environ 2.000 personnes.
"On va suivre l'itinéraire des débuts du marathon en 1970: quatre tours de parc (d'environ 10km chacun) et un peu plus"!, annonce M. Svendsen, sous une grande bannière au niveau de la 68e rue.
Pour lui, il ne s'agit pas d'un défi sportif mais moral: "ce n'est plus une course, c'est un jogging de 42 km". Son but: "faire" les kilomètres promis à ceux qui ont versé de l'argent à des marathoniens pour des oeuvres caritatives.
"J'ai récolté près de 4.000 dollars en Australie pour la lutte contre le cancer", raconte Elise Hinson, venue de Sydney. "Je me devais de courir chacun des kilomètres promis".
Aider les victimes de Staten Island
"5, 4, 3, 2, 1.... Youhouuuu!!!": sous un grand ciel bleu, par vagues de plusieurs centaines, les sportifs du monde entier s'élancent, aux milieux des applaudissements et de petites sonnettes, généralement dans la bonne humeur.
Mais derrière les sourires, beaucoup peinent à dissimuler leur déception.
Christophe Pujade, 39 ans, de Carcassonne, est au bord des larmes. "C'est un rêve qui tombe à l'eau... Le Marathon de New York, c'est le rêve de tous les marathoniens".
Il est venu "chercher les sensations (de la course) sans l'avoir faite", mais va se limiter à "10-15 km. Et on va aller profiter de la ville".
Arrivé d'Espagne, Carlos Sanchez Rodriguez, qui en est à son sixième marathon, est démotivé. "Pour courir un marathon, il faut vraiment que quelque chose te pousse à aller jusqu'au bout", dit-il. Là ce n'est pas le cas.
Cesar Carrasco, un soldat chilien, montre, très fier, le lourd uniforme et les grosses bottes noires dans lesquels il a déjà couru 18 marathons de New York, au nom d'amis disparus. Cette fois, après un petit footing, il va revenir à l'hôtel.
© AFP/John Moore
Des volontaires préparent des cartons d'aide pour les sinistrés de Sandy, à Long Beach (New York), le 4 novembre 2012
Si des milliers ont choisi de courir, d'autres ont préféré réorganiser leur dimanche pour participer à des actions d'entraide en faveur des victimes de Sandy.
Des centaines de personnes se sont ainsi retrouvées à Staten Island, après s'être organisées sur Facebook, pour aider à la reconstruction de l'île très durement touchée par l'ouragan, et aider à distribuer vêtements et vivres.
C'est de là que devait partir le marathon.
D'autres ont cédé leurs chambres d'hôtels ou ont offert de l'argent.
Pour certains cependant, ce dimanche sera un jour de week-end comme les autres: "je vais aller profiter de mes amis", confie Diane Artal, Suisse et avocate à New York.