Happy Birthday : |
© AFP/Adrian Dennis
Renaud Lavillenie
parade avec le drapeau français après avoir remporté le titre olympique de saut à la perche, le 10 août 2012 à Londres
Sacré à Londres 16 ans après les derniers champions olympiques français en athlétisme Marie-José Pérec et Jean Galfione , Renaud Lavillenie incarne le chaînon manquant entre l'ancienne génération tricolore et la nouvelle, attendue au sommet à Rio en 2016.
"Je ne fais pas ce sport pour être bon mais parce que j'aime ça", souligne souvent Lavillenie depuis son sacre olympique. Et c'est communicatif, au vu des nombreux témoignages d'affection que le perchiste a reçus depuis Londres.
"Se dire qu'il y a plein de personnes qui ont vibré en vous regardant, ce n'est pas donné à tout le monde. L'émotion, au final, c'est ce qui revient à chaque fois", explique-t-il.
Le petit prodige a réussi son pari, et tenu la pression que son pedigree lui imposait. A 25 ans, Lavillenie a effacé des années de disette pour l'athlétisme français et pourrait même lui offrir un nouveau souffle, contagieux.
Loin des maux généralement français de +la peur de gagner+ ou du satisfecit d'une 2e place, la saison 2012 de Lavillenie est un modèle du genre. Un chef d'oeuvre de régularité, d'implacable domination et de maîtrise de l'aléatoire que le monde de la perche n'avait plus connu depuis les années du Tsar Sergueï Bubka.
Lavillenie a successivement été sacré champion du monde en salle, champion de France, champion d'Europe et champion olympique, ces deux derniers titres à l'issue de concours mémorables, où sa force mentale - parfois mise en doute - est apparue aux grands jours et à grande hauteur (5,97 m).
Fort logiquement, l'Auvergnat - qui ne manque pas une occasion d'afficher son soutien aux joueurs de rugby de l'ASM Clermont - a également remporté pour la 3e année de suite la Ligue de diamant, nouvelle preuve de sa constance au plus haut niveau.
Quelle place pour Lemaitre ?
© AFP/Johannes Eisele
Le sprinteur français Christophe Lemaitre
après la finale du 200 m aux jeux Olympiques de Londres, le 9 août 2012
Dans son sillage, c'est tout l'athlétisme français qui peut désormais rêver de Rio-2016 avec appétit.
Sportivement, Lavillenie a pris cette saison la place de Christophe Lemaitre en tant que locomotive, dont il grignote par ailleurs assez largement l'aura médiatique.
D'autres tricolores, présents ou non à Londres cet été, aspirent à connaître les mêmes joies. Lemaitre, bien sûr, qui rumine ses JO décevants. Jimmy Vicaut , l'autre pépite du sprint, dont la progression devrait faire de lui le 3e Français de l'histoire à passer sous les 10 secondes sur 100 m en 2013.
Au décathlon, Kévin Mayer, 20 ans, a montré une belle force de caractère pour se qualifier à l'arraché pour les JO (15e), et à la longueur, la championne d'Europe Eloyse Lesueur aura aussi son mot à dire, tout comme Teddy Tamgho au triple saut, s'il se remet de sa blessure et de ses soucis extra-sportifs.
Tous les espoirs sont permis pour Pierre-Ambroise Bosse sur 800 m, et pour le jeune Wilhem Belocian , cadet de 17 ans déjà médaillé de bronze aux Mondiaux juniors cette année sur 110 m haies.
Sans oublier Quentin Bigot (20 ans) au poids, Pascal Martinot-Lagarde (110 m haies), ou encore les lanceuses de marteau Alexandra Tavernier et Alexia Sedykh, respectivement championne et vice-championne du monde juniors 2012.
Toutes et tous, et d'autres encore, ont désormais quatre ans pour s'inspirer de Lavillenie, qui, en bon aîné, leur a en quelque sorte tendu la perche.