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© AFP/Marwan Naamani
Le président de l'UEFA Michel Platini
lors d'une conférence le 28 décembre 2012 à Dubai
La Croatie a critiqué lundi Michel Platini pour sa communication "inappropriée" avec son Premier ministre, Zoran Milanovic, à qui le président de l'UEFA a demandé récemment d'agir contre le hooliganisme dans le football.
"Nous considérons que cette façon de s'adresser au Premier ministre croate, dans une lettre ouverte, est diplomatiquement inappropriée", lit-on dans une réponse adressée à M. Platini par les ministres croates de l'Intérieur et du Sport.
Un porte parole de l'UEFA a précisé à l'AFP qu'il ne s'agissait pas d'une "lettre ouverte" de M. Platini mais "d'une lettre adressée directement au Premier ministre croate, avec le président de la fédération de football de Croatie en copie, la fédération croate l'ayant ensuite diffusée."
"Nous sommes convaincus et nous nous attendons à ce que toutes les parties concernées fassent le nécessaire pour que le match entre les sélections croate et serbe se déroule sans incidents, pour qu'on évite à l'avenir que les institutions concernées croates soient interpellées sans raison", poursuivent les ministres croates.
Michel Platini a mis fin février en garde la Croatie et la Serbie avant leur premier match de qualification au Mondial-2014 et a appelé les chefs de leurs gouvernements à lutter contre le hooliganisme.
"Nous avons besoin de votre aide plus que jamais. L'avenir du football croate (serbe, selon la version de la lettre envoyée à Belgrade) en dépendra en grande partie", avait écrit le président de l'UEFA dans cette lettre adressée à M. Milanovic et à son homologue serbe, Ivica Dacic.
Un responsable du comité exécutif de l'UEFA, Grigoriy Surkis, qui a assisté lundi à Zagreb à l'assemblée annuelle de la Fédération croate de football, où la réponse à M. Platini a été lue par un responsable du gouvernement croate, a vivement réagi.
"Je suis blessé et surpris par ce que j'ai entendu (...) Si les débordements se poursuivaient dans vos stades, il est possible que vos clubs soient exclus des compétitions européennes. La Croatie pourrait se trouver dans l'isolement", a lancé M. Surkis.
Dans leur réponse à M. Platini, les ministres croates énumèrent toute une liste d'activités menées par le gouvernement croate pour lutter contre le hooliganisme.
"La situation sécuritaire en Croatie n'est pas plus mauvaise ni plus préoccupante que dans le reste de l'Europe, qui est aussi confrontée à la discrimination raciale et des débordements qui terminent souvent dans la plus grande violence", soulignent-ils.
Dans le cadre du groupe A, les équipes croate et serbe s'affronteront le 22 mars à Zagreb, pour la première fois depuis le conflit serbo-croate (1991-95), à l'époque de la décomposition de l'ex-Yougoslavie.
Le match retour sera disputé le 6 septembre à Belgrade.
La Fédération croate de football est convenue avec la fédération serbe de ne pas organiser de déplacement pour les supporteurs lors des deux rencontres, afin d'éviter des incidents entre les fans des sélections des deux ex-républiques yougoslaves.
M. Platini avait par le passé brandi la menace d'exclusion des équipes croates et serbes des compétitions internationales si les autorités des deux pays ne s'en prenaient pas au problème du hooliganisme.