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Le club de Valenciennes, qui a sauvé in extremis sa tête en Ligue 2 vendredi en convainquant en appel la DNCG, le gendarme financier du football, de le réintégrer dans l'antichambre de l'élite, peut remercier Jean-Louis Borloo, très actif dans ce dossier.
"J'ai porté le projet devant la DNCG (Direction nationale de contrôle de gestion) en étant le garant des investisseurs. Je serai le président de la holding Diables rouges qui a été créée et qui va contrôler le VAFC. Je ne suis que président par intérim", a expliqué l'ancien ministre à l'AFP.
"Il fallait que je tente l'impossible, que ça échoue ou pas, il le fallait absolument pour ma conscience à moi. C'est mon club de c?ur, c'est ma ville de c?ur", a déclaré sur RTL l'ancien maire de Valenciennes de 1989 à 2002. "Un peu fatigué et un peu heureux", celui qui a présidé le VAFC de 1986 à 1991, a affiché son soulagement: "On était morts il y a 72 heures, on est bien en vie aujourd'hui".
M. Borloo a également fixé les priorités à court terme, alors que le club s'est séparé ce vendredi de son entraîneur belge Ariel Jacobs. "Les choses s'accélèrent. Luc Dayan sera nommé président du VAFC lundi ou mardi. L'entraîneur sera également nommé mardi. Pour l'instant, on a trois pistes".
-'Un travail extrême'-
Luc Dayan, spécialiste des sauvetages de clubs de football et qui a participé activement dans le dossier du VAFC, a confirmé à l'AFP qu'il accèderait à la tête du club nordiste, tout en précisant que beaucoup de points devaient être éclaircis.
"Je vais être nommé président, mais pour combien de temps, je ne sais pas. Ca peut être une mission longue durée ou ponctuelle pour du court terme. Il faut qu'on se parle demain avec Jean-Louis Borloo", a-t-il déclaré.
"Il a fallu un travail extrême, on s'est concentré sur le sauvetage du club et maintenant on va parler de la stratégie du club et des actionnaires. Pour réussir, il faudra faire les choses avec calme, sérénité et clarté", a prévenu M. Dayan, qui a déjà été président de Lille (2000-2001), Sannois Saint-Gratien (2004-2007), Nantes (juin-juillet 2007), Strasbourg (février-mars 2010) et Lens (2012-2013).
M. Borloo, qui a également démenti avoir investi 500.000 euros pour contribuer au sauvetage de Valenciennes, contrairement à ce qu'avait affirmé la presse locale, avait abandonné tous ses mandats politiques en avril dernier pour des raisons de santé.
Plus tôt dans la journée, l'ancien président valenciennois Jean-Raymond Legrand avait révélé avoir "démissionné hier (jeudi) soir" afin que "ce soit Jean-Louis (Borloo) le président du club devant la DNCG".
-'Union sacrée'-
Valenciennes, relégué sportivement en Ligue 2 en mai dernier au terme d'une saison calamiteuse achevée au 19e rang de L1 avec seulement 29 points en 38 matches, avait accumulé les déboires depuis.
Placé en cessation de paiements le 10 juin puis en redressement judiciaire le 25 juin par le tribunal de commerce de Valenciennes, le VAFC avait été rétrogradé administrativement d'une division par la DNCG le 26 juin et était alors au bord du dépôt de bilan et de la disparition.
Jeudi, la cour d?appel du tribunal administratif de Douai (Nord) avait suspendu la procédure de redressement, ouvrant la voie à un possible maintien en L2.
Ce retournement de situation a été rendu possible grâce à "l?union sacrée" autour du club nordiste, dixit M. Legrand, qui a également tenu à remercier "toutes les personnes qui ont permis d'atteindre notre objectif: voir le VAFC en Ligue 2 la saison prochaine."
Les efforts des créanciers (les fournisseurs et le Crédit Agricole, qui a renoncé à une ardoise de plus de 6 millions d'euros) et de l?agglomération valenciennoise (rachat du centre de formation, mise à disposition et maintien de la subvention), l'arrivée de nouveaux investisseurs (à hauteur de 2,6 millions d'euros), le soutien de Jean-Louis Borloo et l?expérience des sauvetages de Luc Dayan ont donc permis au club de monter un dossier suffisamment solide pour convaincre d'abord la justice puis les instances sportives.
Valenciennes, qui abordera la saison avec un budget prévisionnel de 13,5 millions d'euros, compte une quinzaine de joueurs professionnels sous contrat et va désormais devoir s'activer pour bâtir un effectif capable de bien figurer en Ligue 2 dès août.