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Le président de la Fifa Gianni Infantino face aux médias à l'issue d'une réunion à l'aéroport parisien de Roissy, le 23 novembre 2016
Une Coupe du Monde à 40 pays? A 48, avec des barrages qualificatifs avant le coup d'envoi de la compétition? La Fifa veut élargir son iconique tournoi mais doit encore trouver la bonne formule avant de faire son choix, prévu en janvier, et qui pourrait s'appliquer à partir de 2026.
"L'objectif de la Fifa est d'avoir plus de pays (à la Coupe du Monde, NDLR) quelle que soit la manière", a expliqué le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët. Il faisait partie de la vingtaine de présidents et secrétaires généraux de fédérations, tous francophones, que la Fifa avait réunis mardi et mercredi à Roissy pour débattre de sujets brûlants, à commencer par l'élargissement de la Coupe du Monde.
. Pourquoi augmenter le nombre de pays participants?
Cette mesure était une promesse de campagne du président de l'instance, l'Italo-suisse Gianni Infantino, élu en février. Elle est populaire chez les "petites" fédérations, qui auront ainsi plus de chances de disputer la reine des compétitions. Elle offrirait sans doute plus de places aux sélections africaines ou asiatiques.
Le récent Euro français a aussi vu quelques "petites" équipes réaliser des parcours aux allures d'épopées, à commencer par l'Islande qui a fait chavirer l'Europe du football en éliminant l'Angleterre en huitièmes de finale. L'Irlande du Nord, le pays de Galles et leur solide culture de supporters ont aussi contribué à la superbe ambiance lors de la compétition continentale.
Plus prosaïquement, un élargissement signifierait aussi que la Fifa aurait plus de matches à vendre aux diffuseurs télés de davantage de pays, et que les compétitions généreraient plus de "match day revenue", les recettes de soir de matches.
. Quels seraient les inconvénients de cette augmentation?
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L'Allemagne sacrée championne à l'issue d'un Mondial à 32 équipes au Brésil, le 13 juillet 2014
Toutes les formules étudiées ont leurs avantages, mais aussi des inconvénients. "J'avais proposé un format à 40 équipes", a ainsi expliqué le président de la Fifa, évoquant deux formules, une à 10 groupes de 4, une à 8 groupes de 5. "Avec ces deux variantes, on se rend compte qu'on donne plus d'opportunités à des équipes de participer, mais du point de vue sportif, il y a cette problématique qui fait que ce n'est pas très linéaire".
En d'autres termes, la Coupe du Monde qui dans son format actuel voit les deux premiers de chaque groupe qualifiés pour les huitièmes de finale, se compliquerait sensiblement, avec des règles de meilleurs deuxièmes ou troisièmes. M. Infantino a rappelé l'exemple de l'Albanie qui, pendant l'Euro-2016 - le premier à 24 équipes -, "a dû attendre une semaine ou presque avant de savoir si elle était qualifiée" au titre du meilleur troisième. Avant de rentrer piteusement chez elle.
. La formule à 48 équipes est-elle la bonne?
Est donc apparue une autre idée: celle d'une formule à 48 pays ou plus exactement à 32+16. Dans le pays hôte de la compétition, juste avant que la phase finale de la compétition ne débute, 16 barrages seraient disputés entre les pays non qualifiés directement à l'issue des éliminatoires traditionnels. Les seize vainqueurs de ces barrages rejoindraient alors 16 autres formations déjà qualifiées pour l'épreuve. Et la Coupe du monde garderait sa structure actuelle, avec 8 groupes de 4.
C'est peu dire que Noël Le Graët a émis "des réserves" sur cette formule. "A titre personnel, je suis peu emballé", a-t-il dit mercredi. La formule présente en effet un sévère inconvénient: celui de faire venir des délégations de supporters et des équipes sans qu'ils ne sachent si c'est pour un match ou pour quatre (le barrage+ la phase de poules), voire plus.
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Le président Gianni Infantino avec celui de la Fédération française Noël Le Graët, lors d'un point presse à Roissy, le 23 novembre 2016
Difficile aussi de demander à des joueurs déjà très sollicités de se préparer pour une compétition, pour les renvoyer ensuite chez eux après un seul match, même perdu. "C'est négatif qu'il y ait beaucoup de préparation pour un seul match", a reconnu Gianni Infantino. "On sait que les matches qui intéressent le plus le public, y compris les supporters, ce sont les matches où il y a un vrai enjeu", a-t-il néanmoins plaidé.
Bref, rien n'est encore tranché. "On va en parler lors des prochains sommets et aussi bien sûr lors du conseil de la Fifa", lors duquel l'instance devrait se décider, les 9 et 10 janvier 2017. L'élargissement de la Coupe du Monde sera ainsi sans doute au menu des deux prochains "sommets exécutifs du football", programmés du 6 au 8 décembre à Singapour, en Indonésie.